Modifications du tracé du canal Seine Nord : qu'en est-il ?
Concertation avec la profession sur le projet reconfiguré.
Pour réduire le coût de la construction du canal Seine Nord, le ministre des Transports, Frédéric Cuvilliers, a demandé au député Rémi Pauvros, de reconfigurer l'ouvrage. Le nouveau projet coûterait de 4,4 à 4,7 milliards d'euros hors taxe et il serait confié à un maître d'oeuvre public à la place du partenariat public privé. Rémi Pauvros a proposé de conserver un canal à grand gabarit de 106 km de long sur le même tracé à l'exception d'une dizaine de kilomètres où il propose de réutiliser le canal du Nord.
Cela étant, Daniel Roguet, président de la chambre d'agriculture, et Xavier Flinois, vice-président de la Fdsea, ont demandé à Jean Pierre Velche, responsable de la concertation foncier à VNF, de présenter les modifications du tracé du canal en cours d'étude. Ce qu'il a fait lors de la réunion qui a eu lieu à Moislains le 30 juin dernier en présence d'une cinquantaine de participants.
L'emprise du canal du Nord sera réutilisée partiellement entre Moislains et Havrincourt, et le bief de partage sera abaissé de 15 à 20m, ce qui donnera un niveau de navigation entre 81 et 86 m au lieu de 102,50 m prévu dans l'ancien tracé. Cet abaissement permettra de supprimer une écluse, celle d'Havrincourt, et de réduire la chute sur la plus grande écluse du projet.
Réduction des excédents de matériaux
Pour le tracé proprement dit, deux options sont étudiés par VNF : passer à l'ouest ou à l'est du souterrain de Ruyaulcourt. Cela pourrait entraîner la fermeture du tunnel et donc un arrêt du trafic sur le canal du Nord pendant plusieurs mois.
Il conviendra aussi de décider du positionnement de l'autre écluse qui pourra être soit à Moislains, soit à Allaines, sachant que l'emprise est de 5ha dans le premier cas et de 0,5ha dans le second.
Jean Pierre Velche a souligné la volonté de VNF de réduire les excédents de matériaux de plusieurs manières : le raidissement des pentes de talus, la réutilisation dans le chantier (remblai du canal, rétablissement de voirie...) et la mise en dépôt dans les sites identifiés lors de la concertation en 2005 et dans les zones prévues dans le projet de DUP.
Daniel Roguet a insisté pour que la localisation des dépôts soit réfléchie avec les exploitants agricoles afin de les minimiser et d'éviter de les positionner sur les meilleures terres du secteur. Xavier Flinois a demandé que soient restituées à la profession les terres réservés pour les plateformes qui ne seront pas construites. Jean Pierre Velche a répondu que ces terres seront utilisées progressivement dans le temps pour l'installation des plates formes, en fonction des besoins du marché et que par conséquent VNF souhaite les conserver. Toujours est-il que les responsables agricoles veilleront toujours à ce que le principe de gestion économe des sols soit respecté.
Les grandes étapes du projet
1993 : lancement des premières études du canal Seine Nord.
11 septembre 2008 : signature du décret d'utilité publique.
2011 : pose de la première pierre à Nesle.
2012 : Bouygues qui concourt avec Vinci à la réalisation du canal annonce que le dialogue compétitif est suspendu.
2013 : une mission de reconfiguration du projet est commandée.
De mars à novembre 2014 : études techniques d'avant-projet sommaire modificatif (Apsm).
2014 juin : une concertation est organisée.
Fin juillet 2014 : bilan de la concertation et Apsm.
2015 : enquête publique modificative.