Mutagénèse et CJUE : les semenciers craignent d’être distancés dans la recherche
L’arrêt de la CJUE sur la mutagénèse « va priver les entreprises semencières et les agriculteurs européens des outils les plus prometteurs » dans la recherche végétale, a déploré le 25 juillet l’UFS. « L’Europe va abandonner le leadership en matière de recherche végétale en se privant ainsi de solutions, qui sont pourtant indispensables pour permettre à nos agricultures de répondre aux grands défis alimentaires et environnementaux du XXIe siècle », affirme le président Franck Berger, cité dans un communiqué. Dans son arrêt, la Cour de justice de l’UE estime que les variétés issues de l’édition du génome doivent être soumises au même régime juridique que les OGM, ce qui « ferme l’accès des semenciers européens à ces nouvelles méthodes », considère l’UFS. Et de souligner leur intérêt notamment pour la résistance aux maladies et aux ravageurs des cultures, la tolérance à la sécheresse, la qualité nutritionnelle. Pour sa part, l’AFBV (association des biotechnologies végétales) estime que « ce n’est pas à la justice de faire la science ».
Appel à suspendre la culture des variétés tolérantes aux herbicides
Neuf organisations ont réclamé le 25 juillet une suspension de la culture des variétés issues de la mutagénèse, invitant l’Union européenne et la France à « appliquer strictement » l’arrêt de la CJUE. Elles appellent à « suspendre immédiatement la culture des variétés rendues tolérantes aux herbicides par diverses techniques qui ont envahi illégalement nos champs et nos assiettes depuis une quinzaine d'années », selon un communiqué signé notamment de la Confédération paysanne. A l’origine d’un recours en 2015 ayant entraîné la saisine de la CJUE, ces organisations veulent aussi « que les obtenteurs rendent publique l'intégralité des techniques utilisées lors de toute inscription au catalogue » des variétés.