Néonicotinoïdes : des dérogations réservées à la betterave «par arrêté»
Aucune mention des cultures visées ne figure dans l’article unique du projet de loi sur l'usage des néonicotinoïdes, qui sera présenté le 3 septembre au conseil des ministres. Il prévu que c'est un arrêté qui devra préciser que la mesure «ne s’appliquera qu’aux cultures de betteraves», a expliqué le gouvernement le 2 septembre. Et ces dérogations pour réutiliser les néonicotinoïdes seront «réservées» à la culture de la betterave, a-t-il rappelé.
Le projet de loi s'appuie sur l'article 53 du règlement européen 1107/2009 relatif aux phytos, permettant de déroger à l'interdiction de certains produits compte tenu d’un «danger qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens raisonnables». Quant au «danger sanitaire» en question, c’est la jaunisse, que véhicule un puceron très présent cette année à cause d’un hiver doux, un printemps chaud et lumineux. La baisse des rendements induite menace la pérennité de la filière betteravière française, qui emploie 46 000 personnes. En pointe contre les néonicotinoïdes, la France a inscrit dans la loi biodiversité de 2016 leur interdiction, mise en œuvre en 2018, allant plus loin que les restrictions appliquées dans l’UE dès 2013. Douze pays européens utilisent des dérogations pour protéger leurs betteraves.