Quel avenir pour l’usine Mousline de Rosières-en-Santerre ?
La purée en flocons ? Pas assez rentable, a estimé Nestlé. Dans un communiqué du 28 octobre, le numéro un mondial de l'alimentation annonce vouloir se séparer de l’usine Mousline® de Rosières-en-Santerre. Une surprise pour les producteurs
La purée en flocons ? Pas assez rentable, a estimé Nestlé. Dans un communiqué du 28 octobre, le numéro un mondial de l'alimentation annonce vouloir se séparer de l’usine Mousline® de Rosières-en-Santerre. Une surprise pour les producteurs
L’annonce est tombée d’un coup d’un seul, dans un bref communiqué du 28 octobre. «Dans le cadre de la révision permanente de son portefeuille, la direction de Nestlé en France mène une revue d'options stratégiques, pouvant aller jusqu'à la vente, de ses activités de purée de pommes de terre Mousline® en France et à l'export», a indiqué le numéro un mondial de l'alimentation.
Autrement dit : l’usine de purée en flocon de Rosières-en-Santerre, qui emploie cent-cinquante salariés, pourrait être à vendre. La revue doit s'achever d'ici à l'été 2022, précise encore le groupe. «Il s'agit désormais de repenser l'approche stratégique de ces activités afin de pouvoir poursuivre des objectifs de croissance et renforcer la capacité d'innovation de la marque Mousline®.»
Pour les producteurs de pommes de terre concernés, cette nouvelle est une surprise. «La direction de l’usine m’a contacté pour m’annoncer que Nestlé allait procéder à une évaluation de la valeur patrimoniale de l’usine. Deux heures plus tard, j’apprenais la vente de l’usine par voie de presse», assure Jean-Luc Guyon, président du Groupement des producteurs de la Sitpa (Société industrielle de transformation de produits agricoles) de Rosières-en-Santerre. Celle-ci regroupe 145 producteurs, qui livrent chaque année quelques 67 000 t de pommes de terre, soit 70 % de l’approvisionnement de l’usine.
Les producteurs ont sollicité un entretien avec la direction, qu’ils espèrent obtenir la semaine prochaine. Mais Jean-Luc Guyon veut rester optimiste. «La marque Mousline® vaut de l’argent. Elle représente plus de deux tiers de la consommation de purée en flocons en France. Tout le monde en a mangé au moins une fois. Alors que l’activité s’arrête du jour au lendemain m’étonnerait fortement.»