Nouveau cadeau de biodiversité pour Barbara Pompili
Le 25 février, une dizaine de JA se sont retrouvés avec tracteurs et bennes devant la permanence de Barbara Pompili, espérant cette fois-ci, se faire entendre.
Comme Roméo qui revenait sous les fenêtres de Juliette pour clamer son amour dans le chef-d’œuvre de Shakespeare, les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Somme se sont de nouveau rassemblés devant la permanence de Barbara Pompili, l'ex-députée de la 2e circonscription de la Somme, devenue depuis le 12 février dernier, secrétaire d’Etat à la biodiversité, pour lui «offrir» un nouveau cadeau de biodiversité. Soit cinq tonnes de fumier déversées devant sa permanence. Le tout accompagné de quelques «billets doux» pour exprimer leur désarroi : «La politique, au moins ça paye», «Bouge ton cul, agriculteurs en détresse», «Un pays sans paysans = Un pays mort».
Opération coup-de-poing
Une opération coup-de-poing, avec un parfum de bis repetita, puisque le 12 février dernier, les JA, avec la FDSEA et l'UPLP de la Somme avaient mené une action similaire. Mais ce 25 février, dans la soirée, seuls les JA étaient à la manœuvre. Ils sont venus à quinze du canton de Picquigny, avec onze tracteurs et onze bennes, toutes remplies. L'une a été déversée devant la permanence de Barbara Pompili, les autres devant plusieurs grandes surfaces.
«Nous sommes revenus avec le même message, explique Elie, jeune agriculteur installé en élevage et céréales, parce qu'elle nous a donné aucun signe de vie depuis le 12 février dernier. On attend d'elle qu'elle fasse ce qu'il faut pour éviter de nous rajouter des normes, car on n'en peut plus et nos exploitations sont en danger. Mais la première chose que l'on attend d'elle est qu'elle prenne contact avec les JA.»
S'ils admettent ne pas être sûrs qu'elle réagisse, ils espèrent par leur action «faire prendre conscience à tous les politiques que c'est en partie à cause d'eux qu'on en est là», ajoute Elie. «Il va falloir que ça bouge», s'agace Bastien, qui est encore en formation, mais espère pouvoir s'installer d'ici un an. «On est pris à la gorge», dit François, qui est en cours d'installation. Et les deux d'espérer ne pas avoir à renoncer à leur rêve de s'installer comme agriculteur.
Tous envisagent d'autres actions si rien ne se passe, car «on n'a plus le choix, il faut réagir avant qu'il ne soit trop tard», commente Bastien. Tous sont prêts à aller la rencontrer s'il le faut. «D'ailleurs, si elle pouvait nous communiquer son adresse, on pourrait lui envoyer un faire-part», conclut Julien.
La manifestation s'est dispersée à 23h, dans le calme, sans autre dégât que le tas de fumier devant la permanence, et quelques fusées et pétards lancés avant le départ des agriculteurs sur leurs tracteurs.