Œufs de consommation : la France reste la première productrice de l'Union européenne
Le CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf), l’interprofession des œufs, dresse un bilan de la filière hexagonale.
La Chine est le premier producteur mondial avec plus d’un œuf sur trois pondu dans ce pays. Plus largement, l’Asie représente 55 % des œufs pondus dans le monde. Le continent américain concentre, quant à lui, 20 % des œufs mondiaux, tandis que l’Europe représente 10 % des volumes. Arrivent ensuite la CEI, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient (6 %), puis l’Afrique subsaharienne (2 %).
La production d’œufs de consommation en 2017 a été de 7,09 millions de tonnes, soit 115 milliards d’œufs en Europe. Cette même année, la France a produit 14,9 milliards d’œufs (925 000 tonnes), une production en hausse de 4,3 % par rapport à 2016. L’Hexagone maintient ainsi sa place de premier producteur d’œufs de consommation dans l’Union européenne (environ 13 % de la production), suivi de l’Espagne, de l’Allemagne et de l’Italie.
Conformément à l’objectif que s’est fixé la filière d’atteindre une poule sur deux en élevage alternatif à la cage aménagée d’ici 2022, les élevages ont amorcé la transition. En 2017, 37 % des poules pondeuses étaient en élevage alternatif, soit deux fois plus qu’en 2002 et quatre points de plus qu’en 2016. Le taux de poules élevées en plein air - y compris les Label Rouge - atteint désormais 20,1 % (dont 5 % de Label Rouge), contre 11,6 % en 2002.
Quant aux poules élevées en bio, elles représentent maintenant 10,2 % du cheptel français, contre 3 % en 2002. Enfin, 6,4 % des poules pondeuses françaises étaient élevées au sol en 2017 contre 1,7 % quinze ans auparavant.
Il est à noter que la France est le deuxième pays producteur d’œufs biologiques en Europe (21 % de la production) après l’Allemagne (26 %), et loin devant les Pays-Bas (11 %). Elle est aussi le deuxième pays producteur d’œufs plein air (17 %) après le Royaume-Uni (42 %).
Etat des lieux de la consommation
La consommation moyenne d’œufs en Europe s’établit à 213 œufs par habitant (y compris les ovoproduits) et par an. La France se situe au-dessus avec une consommation moyenne de 217 œufs. Les achats d’œufs en coquille représentent 49 % de la consommation globale.
Le reste des œufs est essentiellement consommé sous forme d’ovoproduits en restauration et par l’industrie agro-alimentaire (37 %), où ils sont utilisés en tant qu’ingrédients dans les pâtes, biscuits, sauces… La restauration utilise aussi des œufs coquilles : 10 % des œufs consommés en France. L’autoconsommation représente, quant à elle, 4 % de la consommation globale. Sur les neuf premiers mois de 2018, les ventes d’œufs en magasin restent stables en volume (+ 0,3 %) par rapport à la même période de l’an passé. En valeur, elles progressent de 2,8 %.
Depuis 2003, les achats d’œufs issus des élevages alternatifs aux élevages en cages gagnent du terrain en magasin. Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes d’œufs de poules élevées en plein air ont augmenté de 7,7 % en volume par rapport à la même période de 2017. Ils sont suivis par les œufs de poule élevées au sol, en progression de 7,2 %. Les œufs bio sont également en croissance : + 3,7 %. Les œufs issus de poules pondeuses élevées en cage sont, quant à eux, en recul de 4,1 % sur la période.
Dans les hypers et supermarchés, les œufs standards représentent désormais 47 % des ventes, les œufs de plein air 24 %, les œufs Label Rouge 9 %, les œufs bio 16 % et les œufs de poules élevées au sol 4 %. La part des ovoproduits est passée, entre 2012 et 2017, de 15 à 28 %. En 2017, la part des ovoproduits standards, utilisés par les professionnels de l’agro-alimentaire et la restauration, est passée à 73 %, contre encore 85 % en 2012.
Afin de compenser les hausses de leurs coûts de production (environ + 10 % du prix de revient), essentiellement dus à l’augmentation du prix des matières premières qui vont rester sous tension dans les mois à venir en raison des mauvaises récoltes et des conditions macro-économiques défavorables, les professionnels demandent une revalorisation rapide des ovoproduits et des œufs de coquille auprès des clients de la filière.
Traçabilité avec «Œufs de France»
La filière rappelle qu’elle a mis en place un plan de cinq ans, qui se développe autour de quatre axes : répondre aux demandes des consommateurs et de la société, tout en maintenant la souveraineté alimentaire de la France et sa compétitivité ; renforcer les relations tout au long de la filière ; développer la recherche et les innovations et poursuivre la conquête des marchés ; améliorer les connaissances sur la production et la consommation d’œufs et d’ovoproduits.
La filière a aussi lancé la démarche «Œufs de France», qui offre une traçabilité totale de l’œuf jusqu’à la poule et de la poule jusqu’à l’œuf. Ce logo garantit des œufs pondus sur le territoire national par des poules nées et élevées en France, et conditionnées et/ou transformées en France, s’il s’agit d’ovoproduits.
Pour obtenir le droit d’apposer le nouveau logo «Œufs de France», les professionnels devront se soumettre à un cahier des charges strict. Les entreprises engagées dans cette démarche feront également l’objet de contrôles réguliers par des organismes tiers visant à vérifier leur conformité à ce cahier. Pour le bio, la taille des élevages ne devra pas dépasser 12 000 poules pondeuses biologiques par bâtiment et 24 000 poules pondeuses biologiques maximum par exploitation.
Indications d’élevage : les Français sont-ils incollables sur les œufs ?
Quitoque.fr a mené une enquête pour savoir si les Français étaient incollables sur les œufs. Il en ressort que 97 % des femmes et 98 % des hommes déclarent en manger. Dans les faits, 30 % des Français en consomment entre six et huit chaque semaine, et 28 % entre neuf et dix. Pour s’en procurer, 66 % vont en grande surface, 31 % en épicerie fine et petits magasins. Seulement 2 % préfèrent aller directement à la ferme et 1 % ont la chance d’avoir des poules à disposition. Le bât blesse en matière de tatouage : 63 % ignorent totalement à quoi correspond le code imprimé sur les coquilles. Ainsi, pour le chiffre «0», seuls 32 % donnent la bonne réponse de l’élevage biologique. Le code «1» de l’élevage en plein air n’est connu que de 13 % ; le code «2» pour l’élevage au sol de 10 % et le code «3» de l’élevage en cage d’uniquement 9 % des répondants. Pour les rares personnes qui connaissent la signification des codes, seulement 30 % achètent leurs œufs en fonction de ces indications. Enfin, pour celles et ceux qui vont jusqu’à analyser les tatouages, plus de 68 %, préfèrent le code «0» aux autres indications d’élevage.
Ce qui est important pour 60 % des Français, c’est avant tout la date de consommation recommandée. Le prix arrive en deuxième position avec 15 %, suivi de la quantité d’œufs dans la boîte avec 12 %. Toutes les autres indications présentes sur la boîte n’intéressent pratiquement pas les consommateurs. Il est à noter que plus de 73 % des répondants ne savent pas jusqu’à quand ils peuvent consommer un œuf frais sans être malade. Ainsi, seulement 27 % donnent une date exacte, c’est-à-dire inférieure à trente jours. Même constat pour leur conservation : seuls 41 % les mettent au réfrigérateur afin de bloquer la prolifération des bactéries. Enfin, parmi les différentes façons de consommer les œufs, c’est l’omelette qui arrive en tête avec 47 % des préférences, devant les œufs brouillés (19 %) et les œufs durs (14 %).