Chimie verte
Pas de nom de repreneur, mais des « marques d’intérêt » pour Metex
Alors que l’entreprise amiénoise est en redressement judiciaire depuis mars 2024, le ministre délégué chargé de l’Industrie Roland Lescure est venu le 8 avril garantir le soutien de l’État à l’entreprise en attendant une possibilité de reprise.
Alors que l’entreprise amiénoise est en redressement judiciaire depuis mars 2024, le ministre délégué chargé de l’Industrie Roland Lescure est venu le 8 avril garantir le soutien de l’État à l’entreprise en attendant une possibilité de reprise.
S’ils sont d’ordinaire en opposition sur pas mal de sujets, le président de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand et le député samarien François Ruffin semblaient cette fois s’être mis d’accord pour ne pas participer à une visite du site Metex souhaitée par le ministre délégué à l’Industrie. « Je ne suis pas venu ici (à Amiens, sur le site de Metex-Novistago, ndlr) pour faire un tour de manège. Si je suis venu ici, c’est pour parler de l’avenir du site et des salariés », avait lancé M. Bertrand, attendant la fin d’un entretien entre la direction de Metex et le ministre de l’Industrie, Roland Lescure. A l’issue du déplacement ministériel, le même Xavier Bertrand a reconnu que « M. Lescure est quelqu’un qui fait le boulot. Les choses avancent bien. »
Pour le second, le déplacement de Roland Lescure à Amiens a aussi eu du bon, comme il l’a exprimé sur X (ex-Twitter) : « La visite du ministre de l'industrie, sur le site de Metex à Amiens, fait avancer le dossier. Enfin, après un an d'attente ». Implantée sur 40 hectares, Metex est spécialisée dans la fabrication d’acides aminés par fermentation pour l’alimentation animale et l’industrie cosmétique et pharmaceutique. Elle emploie 300 personnes, dont une partie sont depuis le début de l’année en chômage partiel.
Matière première « chère »
Si ce n’est pas le ministre de l’Industrie qui en a fait l’annonce, on a eu confirmation que les 300 salariés de l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’acides aminés seront fixés sur leur sort le 6 mai. Sans solution de reprise, condamnée à la liquidation judiciaire, Metex laisserait alors le champ encore un peu plus libre à la Chine pour la production de lysine. Mais Roland Lescure a souhaité d’abord rassurer. Pour décrire la situation qui a conduit l’entreprise au redressement judiciaire, le ministre a détaillé différentes raisons, reprises des dirigeants de Metex, Rudolph Hidalgo et David Demeestere.
Pour Roland Lescure, « Metex fait face à des défis d'approvisionnement avec une matière première chère (le sucre, ndlr), des défis de compétitivité avec notamment des producteurs chinois, mais aussi des défis de trésorerie qu'il faut que nous accompagnions », a-t-il précisé. « Nous devons trouver des partenaires capables d'accompagner, d'investir dans l'entreprise avec des plans d'affaires crédibles. On n'est pas là pour chercher des chercheurs de primes ni pour accompagner des entreprises qui n'ont pas d'avenir », a ajouté le ministre.
Avril pour une reprise ?
Parmi les solutions envisagées à court terme, Roland Lescure a assuré que des discussions étaient engagées avec « les sucriers » pour proposer à l’entreprise Metex un approvisionnement de matière première à un prix inférieur à aujourd’hui. « Nous sommes en négociation avec un certain nombre de producteurs de sucre, pour voir si nous pouvons sécuriser des contrats à long terme », a affirmé M. Lescure. En ce qui concerne la concurrence chinoise, le ministre a reconnu que « c’est compliqué ». Mais, a-t-il dit, « on travaille le sujet. »
Enfin, alors que plusieurs noms circulent pour une reprise éventuelle du site amiénois – on parle du Groupe Avril ou d’un groupe asiatique -, le ministre délégué à l’Industrie n’a pas souhaité confirmer ou infirmer. Tout au plus, il s’est contenté d’affirmer qu’il existe « des marques d’intérêt ». « Tant que ce n'est pas fait, ce n'est pas fait. Aujourd'hui, il n'y a pas de repreneurs, il y a des marques d'intérêt, il y a des discussions », a-t-il déclaré lors d’un point presse. Et de rejoindre ensuite une réunion avec les représentants des salariés de l’usine.