Phytos : pas de «miracle pour toute l’agriculture dans les 3 ans»
La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat organisait le 6 juin une table ronde sur les produits phytosanitaires. Pendant près de deux heures et demie, des représentants de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire, et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) ont été interrogés sur leurs travaux en cours et leurs projections pour un monde moins dépendant des molécules de synthèse. Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Inra a ouvert les discussions en citant une publication de 2017 basée sur le millier de fermes Dephy du réseau de l’APCA. Selon lui, les agriculteurs ont pu réduire de 30 %, « sans perte de rentabilité et de productivité », l’utilisation des produits phytosanitaires. « Ça ne veut pas dire que c’est facile, mais dans un débat tendu, cela montre des perspectives optimistes », rassure-t-il. En fin de séance, Philippe Mauguin a prévenu les sénateurs de « ne pas se bercer d’illusion ». Des solutions existent, mais il n’y aura pas de « miracle qui s’appliquera à toute l’agriculture française dans les trois ans, dit-il. Il y a des alternatives, qu’il faut encore apprendre à combiner. Reste à savoir comment, et à quel prix. »