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Picardie lait met le paquet pour la semaine du goût

Nouveaux supports, cuisine, dégustation, explications… Pour la semaine du goût, du 16 au 22 octobre, les animatrices de Picardie lait ont investi les locaux
de l’école primaire des Bords de Somme, à Amiens. Un programme bien fourni autour du lait, pour une sensibilisation accrue. 

Harry met son nez sur ce fromage qu’il découvre aujourd’hui. Grimace de dégoût. «Ça pue !» Mais «pour l’expérience», il va goûter. Il annonce ne pas aimer, mais finit sa part et s’en lèche les doigts. «C’est du Maroilles. Un fromage de notre région», lui annonce l’animatrice de Picardie lait, Andzia. Comme lui, les élèves de cycle 2 et 3 de l’école primaire des Bords de Somme, au quartier Étouvie d’Amiens, ont eu la chance de découvrir le lait, son parcours de la vache à l’assiette et ses produits, durant quatre jours du 16 au 22 octobre, à l’occasion de la semaine du goût. 

«Les intervenantes sillonnent la Somme, l’Aisne et l’Oise toute l’année pour des animations à la demi-journée ou à la journée, avec des ateliers “le lait de la vache à la laiterie“, “petit-déjeuner“, “à la découverte des fromages“, et “expériences autour du lait“. Mais pour la semaine du goût, elles restent une semaine dans une même école pour des activités spéciales», présente Amélie Wibart, directrice du Criel Nord-Picardie-Ardennes, dont dépend Picardie lait. Au programme : ateliers de découverte avec de tous nouveaux supports, dégustations et atelier de cuisine.

«Communiquer sur la qualité de nos produits est indispensable. L’enjeu est le maintien de la consommation des produits laitiers. Or, les citoyens sont de plus en plus éloignés de notre quotidien d’agriculteur. Ils ne savent plus ce qu’est une vache», assure Dominique Dengreville, éleveur laitier à Saint-Riquier et président de Picardie lait. Pour lui, l’enfant est un «super vecteur». «Il est le consommateur de demain. Et souvent, en rentrant à la maison, il explique à ses parents ce qu’il a appris.»

De leur côté, les enseignants sont pour la plupart très demandeurs. «Les écoles qui ont fait appel à Picardie lait en redemandent souvent. Nous faisons en sorte de les satisfaire, mais aussi d’aller vers de nouvelles classes pour toucher le plus de monde. Le planning est bien rempli», se réjouit Dominique Dengreville. Picardie lait travaillait déjà avec l’école des Bords de Somme, mais pour les élèves de maternelle. «Cette action s’intègre dans le parcours santé mis en place dans le quartier. Différentes actions sont menées, sur l’hygiène corporelle, l’activité physique… Et l’alimentation. Les produits laitiers y ont toute leur place», précise François-Xavier Hurtel, le directeur. 

 

De la curiosité

Pour les animatrices de Picardie lait, le pari est gagné. En témoigne la curiosité dont font preuve les enfants. «De la confiture de lait ? Ça existe ?», s’étonne l’un d’eux. L’atelier «le lait sous toutes ses formes» le lui aura appris. En face, Thérèse, Harry, Evan et Remdyson s’appliquent. «Lactobacillus bulgaricus», recopient-ils sur leur questionnaire. «C’est une bactérie qu’on trouve dans le yaourt. Je pensais que les bactéries, c’était toujours mauvais pour la santé», avoue Thérèse. Dans la pièce voisine, une autre classe équipée de toques de chefs, réalise un banoffee. «C’est un dessert anglais à base de banane, de spéculoos, de chocolat, de confiture de lait, de crème et de beurre», présente Rachel, de Picardie lait. «On cuisine tous les mois, mais cette fois, ils découvrent de nouveaux goûts. Très peu connaissaient le lait concentré, par exemple, alors que nous avons été élevés avec», s’étonne leur institutrice, Mme Decastel. Mercredi, la journée était réservée aux parents volontaires. Il n’y a pas d’âge pour découvrir. 

La collecte de lait décroche en 2023

Malgré un contexte propice à la production, la collecte laitière est en recul de 2,9 % au mois de juillet par rapport à juillet 2022, selon la note de conjoncture mensuelle de FranceAgriMer. Les volumes avaient connu une baisse similaire au mois de juin. Au mois d’août, le recul de la collecte se serait établi à 2,4 %, d’après les données des enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer compilées par l’Institut de l’élevage (Idele). Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte connaît un recul équivalent : - 2,3 % par rapport à 2022. «La collecte a entamé un repli structurel qui s’accentue en 2023 malgré une très bonne année fourragère 2023 et un prix du lait supérieur à celui de l’an passé. Toutefois, les maïs fourrages récoltés en 2022 et distribués jusqu’à cet été étaient peu lactogènes», analyse Idele dans sa dernière publication Tendances. La chute du nombre de livreurs est la cause principale de la baisse de la collecte (- 4,5 % de livreurs en un an). L’élevage laitier a «le taux de renouvellement le plus faible en agriculture», rappelle Idele. Et les éleveurs en place peuvent difficilement produire plus, leurs outils étant «saturés».
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