Plus bas niveau en six ans pour les produits alimentaires
La FAO vient de publier sa livraison estivale des prix alimentaires mondiaux. Tour d’horizon rapide des principales données.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 164,6 points en juillet 2015, soit 1,7 point (- 1 %) de moins qu’en juin et presque 40 points (19,4 %) de moins qu’en juillet 2014. À son niveau actuel, l’indice a atteint sa valeur mensuelle la plus basse depuis septembre 2009.
«La baisse du mois dernier est la conséquence d’un net recul des prix des produits laitiers et des huiles végétales, qui a plus que compensé des augmentations du prix du sucre et des céréales. Les prix de la viande sont restés stables», indiquent les experts de la FAO.
Céréales, huiles, lait
L’indice FAO des prix des céréales s’est établi en moyenne à 166,5 points en juillet, soit 3,3 points (2 %) de plus qu’en juin. Il reste néanmoins inférieur de 18,7 points (10,1 %) à son niveau de l’année dernière à la même période. Pour le deuxième mois consécutif, la solidité des cours du blé et du maïs a permis la hausse de l’indice des prix des céréales de se poursuivre, malgré la chute des prix du riz.
Au cours de la première moitié du mois de juillet, des conditions météorologiques défavorables en Amérique du Nord et en Europe ont provoqué une forte hausse des prix internationaux du blé et des principales céréales secondaires. La hausse s’est ralentie au cours de la deuxième quinzaine, sous l’effet d’une amélioration des perspectives météorologiques. Les prix du riz poursuivent leur tendance à la baisse, ce qui indique que la concurrence entre les exportateurs pour les marchés reste intense dans un contexte d’importations faibles.
L’indice FAO des prix des huiles végétales s’est établi en moyenne à 147,6 points en juillet, soit 9 points (5,5 %) de moins qu’en juin, et est tombé à son plus bas niveau depuis juillet 2009. Cette récente chute s’explique principalement par l’évolution des marchés de l’huile de palme et de l’huile de soja. Les cours internationaux de l’huile de palme se sont stabilisés en raison d’une augmentation de la production en Asie du Sud-Est et d’un ralentissement des exportations, notamment des exportations de la Malaisie.
Quant aux prix de l’huile de soja, ils ont continué à diminuer, en raison d’abondantes disponibilités exportables en Amérique du Sud et de perspectives favorables concernant l’offre mondiale en 2015-2016. La stagnation des prix du pétrole brut à un bas niveau a également pesé sur les huiles végétales.
L’indice FAO des prix des produits laitiers s’est établi en moyenne à 149,1 points en juillet, en retrait de 11,5 points (7,2 %) par rapport à juin. Les prix des produits laitiers ont tous baissé, le lait en poudre étant le plus affecté, suivi du fromage et du beurre. Une demande d’importation atone en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a provoqué cette chute des prix. Par ailleurs, en Nouvelle-Zélande, certains producteurs ont pratiqué une baisse des prix afin d’essayer de réduire leurs stocks avant la clôture de l’exercice financier, fin juillet. La production laitière de l’Union européenne surpasse actuellement son niveau de l’an dernier, les disponibilités de produits exportables sont donc bonnes.
Viandes
L’indice FAO des prix de la viande s’est établi en moyenne à 174,1 points en juillet, soit un niveau pratiquement égal à celui de juin. Les prix internationaux de la viande de bovins ont augmenté, ce qui a compensé la baisse sur la viande de porc et la viande d’ovins. Les cours de la volaille sont, quant à eux, restés stables.
Les prix du bœuf, australien notamment, ont grimpé, soutenus par une forte hausse de la demande en provenance des États-Unis, du Japon et de la République de Corée, entre autres. La faible demande intérieure de viande de porc dans certains pays de l’Union européenne a provoqué une chute des cours ; les prix à l’exportation ont suivi cette tendance.
Sucre
L’indice FAO des prix du sucre s’est établi en moyenne à 181,2 points en juillet, en hausse de 4,4 points (2,5 %) par rapport à juin 2015. Cette hausse s’explique en grande partie par des conditions de récolte plutôt mauvaises dans la principale région productrice de sucre du Brésil. En outre, d’après ce qu’on a pu constater depuis le début de la campagne, une bonne partie de la récolte brésilienne de canne à sucre serait redirigée vers la production d’éthanol. La récente hausse des prix du sucre a été endiguée par une baisse de la monnaie brésilienne face au dollar des États-Unis, mais aussi par des perspectives d’offre très abondante dans les principales régions productrices et exportatrices de sucre.
Petit rappel : à la différence des autres catégories de produits, la plupart des prix utilisés pour calculer l’indice FAO des prix de la viande ne sont pas disponibles au moment où l’indice général est calculé et publié. C’est pourquoi la valeur de l’indice des prix de la viande concernant les mois les plus récents est obtenue en panachant des projections chiffrées et des prix avérés. Ceci peut parfois donner lieu à des révisions non négligeables de la valeur finale de cet Indice, lesquelles peuvent, par suite, impliquer une modification de la valeur de l’indice FAO des prix des aliments. Les dernières parutions de l’année interviendront le 10 septembre, le 8 octobre, le 5 novembre et le 3 décembre.