Plus de 2 000 ha de champs brûlés dans l’ex-Picardie
Avec la canicule, de nombreuses récoltes ont été détruites par le feu dans la Somme, l’Oise et l’Aisne, jeudi 25 juillet.
Dans les trois départements picards, plus de 2 000 hectares de champs ont été touchés par les incendies. Le département de l’Oise est celui qui a payé le plus lourd tribut, avec plus d’un millier d’hectares partis en fumée dans la seule journée du jeudi 25 juillet, dont 637 hectares d’un seul coup dans le secteur d’Oursel-Maison. Pis encore : un agriculteur a perdu la vie, près de La-Neuville-sur-Oudeuil. Et seize pompiers ont été blessés. Au total, ce sont soixante et un feux qui ont été recensés. De nombreux hangars agricoles ont été également détruits, ainsi que trois moissonneuses-batteuses. Les risques étaient tels que le préfet de l’Oise a pris un arrêté pour que soient suspendues les récoltes, avant de lever l’interdiction le jour suivant.
Somme et Aisne
Que ce soit dans ce département, ou dans celui de l’Aisne, aucune interdiction de battre les récoltes n’a été prononcée. Reste que, dans ces deux départements, les incendies ont fait également rage, mais dans une moindre mesure dans l’Aisne.
Dans la Somme, les soldats du feu sont intervenus, le jeudi 25 juillet, sur quatre-vingt foyers de départ de feu dans tout le département. Ce sont 850 hectares de champs qui sont partis en fumée. Du côté de Camon, où 14 hectares ont brûlé, le feu a menacé plusieurs dizaines de maisons et une entreprise. A Villeroy, les agriculteurs sont intervenus au plus vite, avant l’arrivée des pompiers, avec une déchaumeuse, pour créer un pare-feu. A Remaugies, où le feu a détruit 55 hectares, quatre personnes encerclées par les flammes dans leur maison ont dû être évacuées. A Ailly-sur-Noye, c’est l’usine Tubesca, qui fabrique des échelles, qui a eu «chaud», car les flammes se sont approchées dangereusement de son site. Et le trafic des trains sur la ligne SNCF toute proche (Amiens-Paris) a dû être interrompu.
Dans l’Aisne, vingt départs de feu ont détruit 408 hectares de champs, ainsi que trois engins agricoles, jeudi 25 juillet. Sans compter les vingt-trois feux de bords de routes, autoroutes ou de voies SNCF. Ce bilan s’est alourdi dans la nuit de jeudi à vendredi, avec huit nouveaux départs de feux de champs supplémentaires. Bilan : 53 hectares et deux engins agricoles sont partis en fumée.
Si, depuis vendredi dernier, les températures sont descendues en flèche (plus de 20 degrés d’écart entre jeudi et vendredi), une remontée du mercure est à prévoir ce week-end. L’hypothèse d’une troisième canicule n’est pas à exclure. Si celle-ci sera de moindre intensité, impossible de prévoir à l’avance son intensité et sa durée. Seule certitude : avec le réchauffement climatique, il ne sera plus possible de récolter comme autrefois.
Comment diminuer les risques d’incendie ?
Les risques sur une moissonneuse-batteuse sont importants : feu de poussières et de déchets accumulés à certains endroits, feu de courroie, feu de chaumes au contact de surfaces chaudes, etc. Aussi est-il essentiel de bien préparer sa moissonneuse-batteuse avant le début de la campagne et avant chaque utilisation. Comment ? En graissant les roulements et les organes de transmission, en respectant bien le plan de graissage du constructeur, en dépoussiérant l’ensemble moteur-ventilateur et autour du moteur, en évitant l’utilisation d’un nettoyeur à haute pression, en vérifiant la tension des chaînes et des courroies, en contrôlant les niveaux d’huile ou de graisse, en installant un extincteur à eau pulvérisé.
Lors d’un risque avéré, les précautions à prendre sont multiples. Tout d’abord, nettoyez la machine régulièrement. Dans les parcelles de superficie élevée, réalisez, dès le début du chantier, des bandes coupe-feu de quatre à cinq largeurs de machines. Par ailleurs, un réglage plus haut de la coupe de la machine évitera des frictions avec des silex pouvant générer des étincelles. Et prévoyez une tonne à eau stationnée sur place pour pouvoir réagir rapidement en cas de départ de feu accidentel.