Pomme de terre : les prix sous pression de la pléthore
Les organisations professionnelles vont faire leur possible pour aider à l’allègement des disponibilités.
La campagne de pommes de terre de conservation s’annonçait difficile et les premières semaines de commercialisation confirment cette crainte. A l’origine, une production pléthorique attendue en France et dans les principaux pays producteurs du Nord-Ouest de l’UE (Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, France, Pays-Bas) dont l’organisme représentatif, le Nepg, annonce une production record de 27 Mt, 10,5 % de plus que l’an dernier et 12 % de plus que la moyenne quinquennale. Ce résultat est en partie la conséquence d’excellents rendements, mais surtout d’une expansion des surfaces qui atteignent 548 500 ha pour l’ensemble des cinq pays soit près de 12 % de plus que pour la dernière moyenne quinquennale. La France a participé à cette progression des surfaces en affichant cette année, un nouveau record à 121 000 ha, alors que les organisations professionnelles nationales (Unpt, Cnipt) estiment qu’elles ne devraient pas dépasser 105 000 ha.
Les organisations professionnelles vont faire leur possible pour aider à l’allègement des disponibilités pléthoriques, par la recherche de débouchés exceptionnels comme l’alimentation animale, l’aide alimentaire, voire des dégagements vers l’industrie féculière. Le Cnipt engagera en outre, des actions de publi-promotion pour stimuler la consommation intérieure et pour maintenir les parts de marché à l’exportation. Ce qui ne sera pas aisé compte tenue de l’abondance d’offres chez les grands pays exportateurs européens concurrent ; l’Allemagne, notamment, est déjà présente sur le marché italien. Les effets sur les prix de cette conjoncture ne se sont pas fait attendre. Ainsi, les variétés courantes, stade expédition de la région de production s’affichent à 60 €/t contre 220 il y a un an, la bintje en vrac pour l’industrie, 25 € contre130 €/t, les diverses variétés courantes, pour l’exportation, 15 € contre 130 €/t.