Pommes de terre : une production équilibrée pour répondre à la demande
La production française de pommes de terre de conservation s’établit à 6 341 400 t pour 2019, ce qui laisse à penser au CNIPT et à l’UNPT que la campagne 2019-2020 sera «équilibrée» pour répondre à la demande des différents marchés.
Et la première région française productrice de pommes de terre est... la région Hauts-de-France. Comme les années précédentes, c’est sans réelle surprise que l’on retrouve les cinq départements du nord de la France parmi les zones où l’on cultive le plus de tubercules, tous marchés confondus. En 2019, cette région a consacré quelque 94 530 hectares, répartis entre le Nord-Pas-de-Calais (55 420 ha) et la Picardie (39 110 ha). En termes de volumes, cela correspond à une production de 2 455 100 tonnes pour le Nord-Pas-de-Calais et 1 681 700 tonnes en Picardie. Pour l’une comme pour l’autre de ces ex-régions, l’augmentation de la production est respectivement de 9,4 % et 6,7 %. Ailleurs en France, quasiment tous les départements ont connu un accroissement des volumes corrélé au développement des surfaces. Ceux qui font exception sont ceux des régions Champagne-Ardenne (- 3,4 %), de Rhône-Alpes (- 1,4 %) et d’Alsace (- 10,1 %).
Un rendement moyen de 42,8 t
Toutes régions considérées, les surfaces qui couvrent 148 290 ha en 2019, ont donc de nouveau augmenté de 2,1 % sur un an. En volumes, la production française de pommes de terre de conservation s’élève à 6 341 400 tonnes en 2019, contre 5 962 000 en 2018, soit une hausse de plus de 6 % en un an. Pour l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) et l’interprofession française de la pomme de terre (CNIPT), il faut néanmoins tenir compte du fait qu’en 2018, la production nationale avait souffert «fortement» d’une baisse significative du rendement moyen. Alors que ce rendement moyen se situe à environ 42,8 t/ha en 2019, il était de 41 t/ha en 2018.
Entre 6 250 000 t et 6 300 000 t attendues
«Ces chiffres correspondent à des rendements bruts récoltés, sachant qu’il reste encore, aujourd’hui, plusieurs centaines d’hectares non récoltés en France, à cause des conditions météorologiques difficiles qui se sont succédées à l’automne», préviennent néanmoins l’UNPT et le CNIPT. Une fois que la totalité des arrachages auront été effectués, la production réellement disponible sur le marché pourrait se situer plutôt «entre 6 250 000 t et 6 300 000 t». Et les deux organisations professionnelles de souligner que la France n’est pas la seule à pâtir de conditions particulières : «Ces difficultés de récolte existent également dans d’autres pays en Europe», témoignent conjointement producteurs et organisation interprofessionnelle.
Les producteurs appellent au respect de la loi EGAlim
La campagne de pommes de terre en cours est «équilibrée» en termes d’offre et de demande, estime l’UNPT. En conséquence, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre «appelle tous les maillons de la filière à respecter leurs engagements pris dans le cadre du Plan de filière pommes de terre, et à respecter la loi EGAlim».
L’UNPT annonce qu’elle sera «particulièrement attentive aux évolutions des pratiques des opérateurs et veillera au respect des dispositions juridiques de la loi EGAlim, notamment en ce qui concerne le seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions». Si une partie des 7 millions de tonnes de pommes de terre produites en France est exportée - la France est le premier exportateur mondial -, 55 % de cette production est destinée au marché national pour approvisionner les filières du frais, de la transformation et de la fécule. «Redonner de la valeur aux agriculteurs pour leur permettre de vivre dignement de leur travail, renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits, favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous sont les principaux objectifs», rappelle l’UNPT. «Seul un engagement honnête de tous les maillons de la filière permettra de les atteindre», conclut le syndicat.