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Endives
Pour les endiviers, se passer de Bonalan et Safari «va demander du temps»

L’assemblée générale de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef) le 4 avril s’est focalisée sur les solutions alternatives à l’utilisation de certains produits phytosanitaires.

Les solutions de désherbage pour les champs de racines d’endives n’en finissent pas de focaliser l’attention des endiviers.
Les solutions de désherbage pour les champs de racines d’endives n’en finissent pas de focaliser l’attention des endiviers.
© Apef

Qui ou quoi pour remplacer les solutions herbicides à base de benfluraline et triflusulfuron-méthyle en culture d’endives ? La question était sur toutes les lèvres le 4 avril dernier à la station expérimentale de l’endive à Arras lors de l’assemblée générale de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef). Comme si la filière endives n’en avait pas assez de ses difficultés à recruter de la main-d’œuvre et qu’elle continue à faire face à des tarifs d’achat d’énergie élevés, elle est désormais confrontée à l’interdiction prochaine de deux matières actives utiles pour le désherbage des champs de racines d’endives que l’on connait sous leur nom commercial : Bonalan et 
Safari.

 

Inquiétudes sur la production de racines

Sitôt les rapports d’activité, financier et d’orientation présentés, le «gros» de l’assemblée générale de l’Apef s’est porté sur les essais conduits par différents acteurs 
– dont l’Apef elle-même – pour tenter de trouver des solutions. L’objectif ? Rassurer les producteurs et leur faire croire en un avenir. Pour Jean-Philippe Oger, producteurs d’endives à Noyelles-en-Chaussée (80), «avec l’interdiction du Bonalan, on nous a clairement donné un coup de couteau dans le dos». À La Couture (62), Philippe Bréhon, président de l’Apef craint lui aussi pour la survie de la production de racines. Si son parcellaire ne lui permet de produire que 40 % des racines qu’il force, cela veut dire qu’il est dépendant de producteurs de racines pour le reste. Or, regrette-t-il, «s’il n’y a pas de solutions, les producteurs de racines abandonneront pour faire autre chose».

 

2024, une année décisive pour l’expérimentation

Pour Pascal Foulon, responsable technique de la coopérative «Marché de Phalempin», «les attentes des producteurs sont énormes en cette année 2024. On attend des solutions, mais il y a plutôt intérêt à ce qu’elles soient efficaces parce que cela coûte cher». Qu’il s’agisse du Ceta Endives Artois, de l’Apef, de la coopérative Marché de Phalempin, chacun est revenu sur les expérimentations menées en 2023 et celles qu’ils comptent mener en 2024. Car comme l’affirme Philippe Bréhon, «la saison d’expérimentation 2024 sera décisive». À elle seule, l’Apef a conduit – avec l’appui d’agriculteurs et partenaires – pas moins de vingt-huit essais en 2023. Le Ceta Artois endives a, quant à lu,i mené trois essais «désherbage» et compte poursuivre en 2024.

Quant au levier «variétal», «c’est un sujet que l’on va devoir travailler», a concédé Alain Delannoy. Parmi les pistes à explorer, il y a aussi celle de la robotisation. «C’est un sujet sur lequel on travaille, rappelle Régis Catteau (Apef), avec des robots qui interviennent de manière localisée…» Principal frein : le coût de l’investissement. Moins onéreux mais chronophages, on peut citer encore le recours sur les faux-semis, les semis retardés, le binage thermique, l’utilisation d’arracheuses et d’écimeuses ou encore le désherbage laser. Sauf que, jusqu’à présent, aucune solution n’a permis d’atteindre un niveau d’efficacité comparable aux solutions chimiques.

 

Le préfet de la Somme chez les endiviers


Il y a quelques jours, c’était au tour du préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot de se rendre dans une endiverie du département – en l’occurrence celle d’Hervé Persyn à Fins – afin de prendre la mesure des préoccupations de la filière. Pour Pierre Varlet, directeur de l’Association des producteurs de France (Apef), cette visite était l’occasion «de faire l’état de nos revendications en ce qui concerne l’énergie, l’utilisation des produits phytosanitaires, d’évoquer la question de la main-d’œuvre…» Après avoir alerté un certain nombre d’élus à différents échelons sur la situation de la filière endives, tapé à la porte de ministères et envoyé des courriers tous azimuts, «nous avons aussi sollicité le préfet du département de la Somme qui a souhaité venir sur le terrain», rapporte Pierre Varlet. Et ce dernier d’assurer que le travail pour l’Apef «n’est pas terminé».

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