Pour rééquilibrer une prairie, sursemer cet automne
La technique du sursemis de prairie présente un certain nombre d’avantages pour retrouver des conditions favorables au pâturage ou à la fauche.
de relever les socs ou repousser les descentes afin de réaliser un semis à la volée.
Le sursemis consiste à introduire une nouvelle flore prairiale dans une prairie sans détruire la flore initiale. L’objectif est d’apporter des légumineuses ou de couvrir des espaces sans herbe et ainsi améliorer le potentiel de productivité par l’implantation de nouvelles plantes. Cette méthode trouve tout son intérêt dans les circonstances de production actuelles. Surtout sur les espaces laissés vides suite à des surpâturages et à la perte de pieds liée aux aléas climatiques. Plus que jamais, le sursemis trouve son intérêt pour repartir au printemps dans des conditions de densité au pied acceptables. Même si la technique est non invasive lors de sa mise en œuvre, il y a des facteurs de réussite au sursemis. Les règles essentielles pour son succès : la chaleur, l’humidité et la pluie, le contact entre la terre et la graine ; l’accès à la lumière pour les premières feuilles, la maîtrise de la compétition entre les plantules et les espèces déjà présentes.
Les conditions de la réussite
La fin de l’été est une époque propice au sursemis car la végétation en place pousse moins vite qu’au printemps, et elle est moins concurrentielle pour les jeunes plantules. Le nombre de jours disponibles pour sursemer est également non limitant. Il doit cependant être réalisé avant fin septembre pour ne pas faire risquer le gel aux plantules de trèfle qui doivent avoir 3 feuilles vraies (soit 9 au total). Pour mettre toutes les chances de son côté, la végétation doit être rase avec une hauteur inférieure à 5 cm. Cela nécessite le passage du broyeur ou le pâturage des animaux. Cette année, le risque sont les herbes sèches dont il faudra se débarrasser. Si elles sont hautes, un broyage, la présence d’animaux et la herse feront le reste.
Le sursemis nécessite également la présente d’espaces vides pour la germination de la graine et le développement de la jeune plantule. L’ouverture du sol se réalise par une herse afin de créer des espaces vides. Du fait de la petite taille des graines fourragères, l’implantation se fera dans le 1er centimètre du sol. Il est possible d’utiliser un semoir spécifique ou le semoir à céréales en prenant la précaution de relever les socs ou repousser les descentes afin de réaliser un semis à la volée. La dose de semis en bonnes conditions est de 20 à 25 kg/ha et 25 à 30 kg/ha en sols très humides. Il est impératif d’appuyer le semis avec un rouleau type cultipaker, crosskill ou cambridge pour une bonne efficacité. Afin de favoriser la nouvelle flore, il est conseillé de ne pas fertiliser l’année du semis (tant que la jeune flore n’est pas visible).
Bien choisir ses espèces
Le choix des espèces est également gage de réussite. Ainsi, il est conseillé de préférer les espèces rapides d’installation. Pour le pâturage, il est possible d’opter pour un ray grass anglais, du trèfle blanc et pourquoi ne pas essayer dans ces périodes sèches des plantes plus adaptées au manque d’eau… La chicorée peut aussi faire son entrée à condition que la parcelle ne soit jamais fauchée, qu’elle puisse être pâturée tous les quinze jours, de pouvoir surexploiter la chicorée, et de respecter un maximum 1,5 à 2 kg/ha. Pour la fauche, ray grass hybride et trèfles violets sont conseillés.
Que ce soit pour le pâturage ou la fauche, en sursemis d’automne, on peut cependant tenter des espèces plus longue d’implantation de type dactyle ou fétuque mais toujours en mélange avec des RGA-TB ou des RGH –TV.
Pérenniser la rénovation
Toutes ces actions porteront leurs fruits sur le long terme à condition d’avoir bien pris conscience des origines de la dégradation qui a motivé la rénovation ; attention donc à ne pas retomber dans les mêmes travers : une bonne exploitation des prairies permet d’obtenir une productivité intéressante et de maintenir la qualité de la flore. Chargement, fumure, entretien… : l’herbe, cela se cultive.
Contacts du groupe régional Herbophyles :
Chambre d’agriculture
Aisne : Leborgne Gaëtan, 06 18 51 01 54
Oise : Récopé Christelle, 06 73 74 33 61
Somme : Leroy Claire, 06 86 37 56 68
Nord : De Wilde Quentin, 06 42 59 01 11
Pas-de-Calais : Pruvost Olivier, 06 85 08 60 45
Avenir conseil élevage
Nord : Gruener Sophie, 06 84 95 94 39
Picardie : Lejeune Raphaël, 06 85 50 81 91