Préparer son taureau à la saison de reproduction
On a souvent tendance à attribuer les problèmes de fertilité aux femelles, mais il ne faut pas négliger le pouvoir fécondant des taureaux.
On a souvent tendance à attribuer les problèmes de fertilité aux femelles, mais il ne faut pas négliger le pouvoir fécondant des taureaux.
Il ne faut pas sous-estimer la préparation du mâle reproducteur, qui doit se faire bien en amont. En effet, la spermatogenèse chez le taureau est de cinquante-six jours et il faut encore compter huit jours de transit à la semence dans le canal de l’épididyme. Ce qui correspond à presque trois cycles de femelles… Il faut donc commencer à s’occuper d’eux dès que les vêlages commencent. On parle régulièrement de flushing sur les femelles pour améliorer les résultats de reproduction. Les taureaux ont les mêmes besoins.
Un nombre de femelles limité
Comme les génisses, un jeune taureau a une précocité sexuelle, atteinte vers 290 jours avec un poids d’environ 400 kg, variable selon la race. Vient ensuite la libido, au sens d’instinct de reproduction et le réflexe d’accouplement. Ces deux facteurs sont liés à un apprentissage des jeunes en voyant les adultes faire et au nombre de femelles mises avec eux.
Le taureau d’un à deux ans peut avoir au pâturage de quinze à vingt vaches avec lui. S’il n’a pas assez de femelles, il n’est pas stimulé. Au contraire, s’il en a trop, il s’épuise et risque de saillir la même vache alors que d’autres sont en chaleur le même jour. De deux à trois ans, on peut lui augmenter son harem et passer à trente femelles et à plus de trois ans jusque quarante. Au-delà de ces recommandations, l’objectif d’avoir les vêlages groupés sur deux à trois mois devient risqué.
Des critères sanitaires à surveiller
Le bon état sanitaire et fonctionnel des organes reproducteurs est primordial. Les verrues, fractures, cicatrices, tiques… sont des signes extérieurs visibles auxquels il faut prêter attention. La qualité de semence et la capacité d’accouplement sont aussi impactés par les problèmes sanitaires comme la chlamydiose, la fièvre Q, la néosporose, la mycoplasmose...
Température et condition physique
L’état d’engraissement du reproducteur joue un rôle prépondérant. Si le taureau est trop en état, le scrotum s’engraisse et empêche les testicules de remonter correctement et de rester à une température adéquate pour les spermatozoïdes. En revanche, par températures élevées (à partir de 25°C), l’animal transpire et évacue des oligo-éléments. Son immunité est donc mise à rude épreuve. Pour ce qui est de la condition physique, les problèmes de locomotion sont une cause de réforme importante.
L’alimentation, pilier de la réussite
Une alimentation équilibrée en énergie, protéines, minéraux et vitamines assurera une bonne production de semence en quantité et en qualité ainsi qu’une condition physique optimum. En période de pré-reproduction, il faut compter un objectif de 450 g de GMQ. Ce qui va permettre d’assurer des réserves correctes sur les soixante jours avant la période de reproduction. Dans tous les cas, il a besoin d’un apport adapté pour utiliser ses réserves au moment venu.
Si l’on veut assurer une bonne fertilité dans son troupeau en monte naturelle, les aspects sanitaires et de locomotion sont à vérifier. Faire des lots de femelles en fonction de l’âge du taureau, apporter une ration adaptée, ne pas prendre un taurillon prêt à partir à l’abattoir sont aussi des éléments clés. Malgré tout ça, il faut garder un œil sur les probables retours en chaleur de ses femelles et faire constater la gestation dès que possible.