Prévenir les départs de feu durant la moisson
Différents paramètres peuvent accentuer le risque de départs de feu durant les moissons. L’année 2019 aura été une année noire, avec 12 000 hectares brûlés. Un point sur la prévention des risques d’incendie est toujours de bon augure avant de démarrer les moissons.
Différents paramètres peuvent accentuer le risque de départs de feu durant les moissons. L’année 2019 aura été une année noire, avec 12 000 hectares brûlés. Un point sur la prévention des risques d’incendie est toujours de bon augure avant de démarrer les moissons.
Un certain nombre de facteurs peuvent occasionner des départs de feu durant les moissons : sécheresse, vent, pierres, pièces métalliques… Les trois derniers été secs ont accru les risques d’incendie. On garde en mémoire l’année 2019 où 12 000 hectares ont été ravagés en France, dont 6 500 pour la seule journée du 25 juillet 2019, le «jeudi noir». Ce jour-là, les températures dépassaient les 40 °C. La vigilance liée aux incendies est de mise lors des moissons. Capitaine et cheffe du centre de secours principal de Pithiviers (Loiret), Sandie Cheval livre son éclairage quant aux risques et conduites à tenir en cas d’incendie.
Jours et heures à risques
«Il y a plusieurs causes pouvant provoquer des départs de feu. Il s’agit généralement d’une addition de facteurs comme la sécheresse, le degré hydrométrique du sol et de la plante, le stress hydrique, la météo du jour (chaleur et vent). Le vent y est pour beaucoup dans la propagation des feux», explique Sandie Cheval. Certaines journées sont à risque, en particulier les journées noires. «Elles sont calculées par rapport au stress hydrique des végétaux, la sécheresse du sol, la température du jour et le nombre de jours successifs durant lesquels ces conditions sont rassemblées. Nous analysons ces paramètres durant les trois jours. Plus ils perdurent dans le temps, plus le risque de départs de feu s’aggrave», pointe la capitaine. Selon elle, il y a aussi une période de la journée plus propice aux départs de feu : entre 13 heures et 18 heures, appelée période noire. «Nous ne pouvons pas dire aux agriculteurs de travailler ou non. Cependant, nous pouvons travailler en bonne entente en leur fournissant nos indices de risques», précise-t-elle.
Déchaumeuse et cuve à proximité
«Nous savons que c’est délicat de respecter certaines précautions. Quand toutes les conditions sont réunies pour l’agriculteur, pour la qualité de son grain et de sa culture, s’il faut qu’il ait une action, nous le comprenons», souligne Sandie Cheval.
Pour éviter les départs de feu (lire aussi encadré), il est fortement conseillé aux agriculteurs de tra-vailler en présence d’une déchaumeuse et/ou d’une cuve. «Cela leur permettra d’avoir une action rapide et en sécurité. Ces outils leur permettront également de limiter la propagation du feu dans les champs voisins», poursuit-elle.
Les bons gestes
Que faire en cas de départ de feu ? «L’agriculteur doit nous appeler le plus rapidement possible. Si nous sommes déjà engagés sur d’autres interventions, les secours viennent de plus loin. Le temps joue alors en la défaveur de l’agriculteur car le feu se propage très vite et va mettre en péril les récoltes. Même si l’agriculteur pense avoir éteint le feu, il est préférable qu’il nous alerte afin de contrôler qu’il n’y a plus aucun risque pour la zone», souligne-t-elle.
En plus de prévenir les pompiers, l’agriculteur doit prévenir les riverains et/ou promeneurs pour éviter qu’ils ne soient intoxiqués par la fumée ou brûlés. Si l’agriculteur le peut, il doit retirer son véhicule de la parcelle. «Mais il ne doit pas se mettre en danger. Il peut agir, mais de manière sécurisée», conclut la capitaine.