Production d’insectes : une solution vers l’indépendance protéique ?
Presqu’un an après son lancement, InnovaFeed, spécialisée dans la production de protéines à base d’insectes basée à Nesle, a accueilli, jeudi 29 juillet, le président du Conseil départemental. Zoom sur les marchés et projets à venir.
Presqu’un an après son lancement, InnovaFeed, spécialisée dans la production de protéines à base d’insectes basée à Nesle, a accueilli, jeudi 29 juillet, le président du Conseil départemental. Zoom sur les marchés et projets à venir.
«Apporter notre soutien à des entreprises innovantes, qui construisent le monde de demain et qui, de façon plus pragmatique, proposent à nos concitoyens de nouvelles opportunités, fait pleinement partie de notre rôle», exprime Stéphane Haussoulier. Le président du Conseil départemental de la Somme est venu visiter, ce jeudi 29 juillet, le plus grand site de production d’insectes au monde : InnovaFeed, à Nesle.
Comme d’autres (État, région, etc), le Conseil départemental a participé au développement de cette entreprise avec une subvention de 280 000 €. «Somme qui a participé à la construction du site de production», raconte Clément Ray , co-fondateur d’InnovaFeed, avant de rappeler que celui-ci s’inscrit pleinement dans le territoire. Dans les faits, le site est voisin de celui de Tereos d’un côté. L’amidonnerie vient nourrir les mouches soldat noires qui y sont élevées grâce à un pipeline entre les deux entreprises (transport de la vinasse). De l’autre côté, l’usine de biomasse Kogeban permet de chauffer les salles d’élevage des insectes. Résultat, très peu de camions d’approvisionnement circulent sur le site de production, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’entreprise.
Pour les porcs et les volailles
Lancée en octobre dernier, une grande partie de la production de protéines d’insectes est destinée à l’alimentation aquacole. D’autres marchés de commercialisation ont, depuis, vu le jour et tendent à se développer. Ainsi, InnovaFeed travaille en partenariat avec des grandes enseignes, comme Auchan ou encore Lidl et les fabricants d’aliments (Cargill, Néalia, Novial…) sur l’incorporation de l’huile d’insectes dans l’alimentation des porcs et des volailles. «L’huile d’insectes a montré des impacts positifs sur la croissance des porcs et des volailles, leur santé et leur bien-être. Elle vient en remplacement d’autres huiles comme de l’huile du noyau de palme dans l’alimentation des porcelets et de l’huile de soja dans l’alimentation des volailles», explique le co-fondateur d’InnovaFeed. Ainsi, Auchan a lancé en juin dernier ses premières volailles nourries aux insectes. «Les insectes sont une source naturelle et durable de protéines. À travers le développement de notre entreprise, nous ne faisons finalement que redonner à l’insecte son rôle dans la chaîne alimentaire», résume le co-fondateur d’InnovaFeed.
Projets à venir
D’autres travaux sur l’incorporation de l’huile d’insectes dans d’autres aliments à destination des animaux sont donc en cours et, notamment, dans l’aliment des poules pondeuses. «Nous réfléchissons également à développer une filière de protéines d’insectes bio et/ou Label rouge», confie Clément Ray. Enfin, à la question du président du Conseil départemental de la Somme «à quand des insectes d’InnovaFeed dans l’alimentation humaine ?», l’entreprise répond que «des recherches sont en cours, mais rien de concret ne devrait sortir avant au moins cinq ans».
L’usine de production devrait rapidement atteindre ses limites en termes de production. Ainsi, moins d’un an après ses débuts, InnovaFeed prévoit d’ores et déjà de nouveaux travaux d’agrandissement avec, notamment, l’ajout de serres dans lesquelles sont élevées les mouches soldat noires. Le site de production devrait doubler d’ici trois ans.