Protection du blé : ça sent le souffre !
Les évolutions réglementaires vont bouleverser les programmes fongicides. Le retrait possible ou confirmé de certaines triazoles et du chlorothalonil poussent à revoir
la protection fongicide du blé, tout particulièrement le T1.
En parallèle du retrait possible ou confirmé de certaines triazoles et du chlorothalonil, la tolérance aux maladies foliaires des nouvelles variétés a énormément progressé. En utilisant une variété tolérante à la septoriose et aux rouilles, il semble possible de fortement diminuer les doses du T1, voire d’en faire complètement l’impasse. Cependant, le T1 permet souvent d’intégrer une molécule à action fongicide multi-site (en général du Chlorothalonil), ce qui est important pour la gestion des résistances aux fongicides.
Pour résumer, de moins en moins de solutions fongicides chimiques disponibles, des variétés de plus en plus résistantes, mais la nécessité d’intégrer des molécules à action multi-site dans les programmes.
Ce contexte nous pousse à tester de manière plus approfondie les solutions de biocontrôle, en particulier sur le T1. Le soufre fait son grand retour dans les programmes fongicides, y compris contre la septoriose. Des résultats d’essais, notamment issus d’Arvalis, tendent à montrer une efficacité sur septoriose, ce que n’ont pas confirmé nos essais de 2018. Plusieurs formes sont disponibles, en particulier la forme classique micronisée (Thiovit, Jubile) et l’Heliosoufre, qui est une solution de soufre liquide associée à un adjuvant, l’Heliosol. Le surcoût de l’Heliosoufre est-il valable ?
D’autres solutions de biocontrôle
D’autres solutions de biocontrôle sont en cours d’homologation et pourraient apporter des compléments intéressants. Cette année, nous testons le phosphanate de potassium, qui présente une action fongicide, mais aussi une action de stimulation des défenses des plantes. Les résultats d’efficacité sont prometteurs.
Le protocole mis en place pour la campagne 2019 a pour objectif de tester de manière approfondie les solutions de biocontrôle disponibles. Cette année seront testés des programmes avec T1 100 % biocontrôle, ainsi qu’un programme entièrement à base de biocontrôle. Le faible impact des maladies en 2018 ainsi que le fait d’avoir testé les biocontrôles associés avec des demi-doses de fongicides n’a pas permis de conclure sur l’intérêt des solutions testées. Cette année, les programmes 100 % biocontrôle et l’arrivée du phosphanate de potassium doivent nous permettre d’aller plus loin.
Les résultats seront à observer le 11 juin, à Catenoy (60), lors de la visite de la plateforme d’essais des Chambres d’agriculture des Hauts-de-France.