Alimentation animale
Pulpes chez Tereos : adhérer ou s'en passer
Face à la baisse programmée de ses volumes et à la hausse des demandes de ses adhérents, Tereos va réduire les volumes disponibles pour les non coopérateurs, et même à terme réserver les pulpes aux adhérents.
Face à la baisse programmée de ses volumes et à la hausse des demandes de ses adhérents, Tereos va réduire les volumes disponibles pour les non coopérateurs, et même à terme réserver les pulpes aux adhérents.
Tereos n’en a pas fini avec les adaptations. Alors que la fermeture de la sucrerie d’Escaudœuvres est sur toutes les lèvres cette semaine, c’est une autre annonce majeure que le groupe sucrier a glissée. Émilien Rose, président de la commission nutrition animale, a annoncé, en réunion avec des responsables agricoles des Hauts-de-France, une évolution majeure de sa politique de fourniture d’aliment du bétail. «Nous avons une baisse des surfaces engagées de l’ordre de 10 % à l’échelle du groupe, et sans doute davantage à terme, et une demande de fourniture de nos adhérents de 10 % en élevage et 18 % en méthanisation. Nous ne pourrons déjà pas servir toutes les demandes. Il nous faut nous adapter dès cette année, et réfléchir à plus long terme à nos engagements.» Et de décliner plusieurs mesures d’adaptation : en premier lieu, pour les associés coopérateurs, les volumes du pallier 3 (soit trois fois au-delà des restitutions en droit) ne seront pas garantis pour les coopérateurs. Pour les non coopérateurs, c’est une réduction d’un tiers qui se profile dès la prochaine campagne… Réduction qui ne sera que la première : en 2024, les volumes à leur disposition seront abaissés de deux tiers par rapport à la référence 2020, et les livraisons s’arrêteront en 2025.
«Notre rôle d’administrateur est aussi d’assurer le bon fonctionnement pour les associés coopérateurs, et donc nous préservons pour eux les volumes dont on voit une baisse structurelle», complète Émilien Rose.
Une possibilité d’adhérer.. pour certains
En contrepartie, Tereos propose d’ouvrir des contingents de souscription, pour permettre à des éleveurs non coopérateurs de devenir coopérateur et donc de sécuriser leurs approvisionnements pulpes. Plusieurs bémols : il faudra un volume de betteraves de 500 t annuel au minimum (ce qui n’est pas aisé dans toutes les fermes), et il faudra se situer à moins de 50 km d’une sucrerie en activité (ce qui se raréfie). Une distance qui est déjà utilisée pour accueillir de nouveaux adhérents depuis plusieurs années, mais qui exclut de fait les secteurs du Vimeu et du Plateau Picard Sud. De quoi nourrir de vives inquiétudes sur ces zones.