Que veut-on manger, aujourd'hui ?
Les tendances alimentaires sont multiples
et parfois difficiles à identifier. Le consommateur est de plus en plus complexe. Il semble vouloir manger local, sain, sans gluten, etc.
«Les consommateurs sont de plus en plus complexes, il n’y a plus une tendance dominante, mais plusieurs qui se croisent», a affirmé Yves Puget, directeur de la rédaction de la revue LSA, lors du lancement du concours de l’innovation alimentaire en région Ile-de-France 2018. Ce lancement a donc été l’occasion de présenter les tendances actuelles en matière de consommation alimentaire, mais aussi d’identifier des leviers d’adaptation pour les acteurs de l’agro-alimentaire.
Sylvain Zaffaroni, cofondateur de Cook-Innov, a présenté certaines de ces tendances. Il a d’abord rappelé que la génération Y (les moins de vingt-deux ans, ndlr), «souhaite donner du sens à son alimentation afin qu’elle soit en phase avec ses valeurs. Cette génération souhaite manger plus sain et avoir une alimentation qui respecte l’environnement et le bien-être animal».
La première tendance identifiée par l’expert est l’innovation en matière de saveur, mais aussi de design. Les boissons et les produits sains sont aussi plébiscités par la génération Y. L’alimentation «sans» et le flexitarisme étant également des tendances émergentes, Sylvain Zaffaroni présente les produits à base de protéines végétales, comme des innovations porteuses.
Un consommateur pressé
Les entreprises proposant des plats cuisinés «maison» en livraison à domicile ou «des kits prêts à cuisiner» sont aussi dans la tendance. Ces derniers répondent, en effet, aux attentes des consommateurs, et notamment des Franciliens qui sont «40 % à être des ultras pressés» (selon une étude du Credoc), mais qui veulent aussi manger sain. En effet, les moins de trente ans, s’ils sont pressés, sont aussi adeptes «de recettes de grand-mère» et de produits locaux de qualité.
Pour Yves Puget, les consommateurs attendent donc des distributeurs de «l’excellence. Il faut être le meilleur sur sa catégorie de produits, miser sur le local, le digital, la montée en gamme et, enfin, prouver son savoir-faire». Pour répondre à toutes ses attentes, Sylvain Zaffaroni estime que l’agro-alimentaire a besoin de «cette nouvelle génération d’entrepreneurs, qui disrupte le marché en apportant de nouveaux produits, mais aussi de nouvelles manières de consommer».
Matthieu Vincent, cofondateur de Digital Food Lab, accélérateur de la FoodTech* française, estime donc qu’il faut accompagner ces entrepreneurs. Pour lui, les grandes tendances de cette
Foodtech se trouvent dans la nutrition personnalisée, l’impression 3D, les produits de synthèse et dans les blockchains**. Ces derniers peuvent permettre d’améliorer la transparence des produits en multipliant les sources d’informations. «Si en scannant une étiquette, un consommateur peut savoir comment l’aliment a été produit, qui l’a produit, etc. On peut favoriser son acte d’achat en lui redonnant confiance.»
*Foodtech : innovation dans l’alimentation qui utilise une nouvelle technique dans sa production, sa distribution ou son modèle économique.
** Blockchain : base de données dont les informations, envoyées par les utilisateurs, sont vérifiées et groupées en bloc à intervalles de temps réguliers.