Quel portrait de l’agriculture régionale ?
Sur les 416 000 exploitations agricoles françaises recensées en 2020, 23 500 sont en Hauts-de-France. Toujours moins nombreuses, avec moins d’élevage et moins d’emplois, il est «nécessaire d’agir pour qu’elle gagne en attractivité». Premiers résultats.
Sur les 416 000 exploitations agricoles françaises recensées en 2020, 23 500 sont en Hauts-de-France. Toujours moins nombreuses, avec moins d’élevage et moins d’emplois, il est «nécessaire d’agir pour qu’elle gagne en attractivité». Premiers résultats.
Après le recensement agricole national, l’Insee peaufine son enquête en région. Des données provisoires sont déjà sortis. Elles sont un point d’étape avant la publication des données définitives au mois de mars 2022 et la publication des données de l’ensemble des pays européens d’ici la fin de l’année 2022 par Eurostat, mais elles offrent un aperçu de la situation.
Comme au niveau national, la baisse du nombre d’exploitations agricoles se poursuit dans les Hauts-de-France. La région compte 23 500 exploitations en 2020. «En dix ans, les Hauts-de-France perdent 3 800 exploitations. Moins nombreuses, les exploitations s’agrandissent. En 2020, elles cultivent en moyenne 91 ha, soit 12 ha de plus qu’en 2010», est-il indiqué. La déperdition est particulièrement importante pour les moins de 50 ha au profit de plus grandes structures. Un quart des fermes exploitent plus de 134 ha en 2020. Depuis cinquante ans, le nombre d’exploitations est divisé par trois, mais le recul s’effectue cependant à un rythme moins soutenu ces dernières années : - 1,5 % par an entre 2010 et 2020 contre - 2,5 % par an entre 1970 et 2020.
Sous l’effet de l’agrandissement régulier des structures, plus d’une exploitation sur trois est dorénavant une grande exploitation au sens économique (plus de 250 000 € de PBS). «Les 8 380 économiquement grandes sont réparties entre les orientations grandes cultures (51 %), polyculture-polyélevage (20 %) et bovins lait (15 %).» Les micro-exploitations (moins de 25 000 € de PBS) représentent 15 % des exploitations et sont plus remarquées dans la spécialité ovins et caprins (70 %).
Grandes cultures et maraîchage gagnantes
L’orientation grandes cultures demeure la spécialisation principale de la région et se renforce : «elle englobe 58 % des exploitations contre 49 % dix ans plus tôt». Elle gagne 280 exploitations durant la décennie. Une orientation encore marginale dans la région, cultures de légumes et champignons (2 % des exploitations) explose avec 62 % de structures supplémentaires depuis 2010. Plus généralement, la région gagne des exploitations à orientation végétale (+ 1,5 %) mais perd des structures à spécialité animale ou mixte (respectivement - 35 % et - 30 %). Deux exploitations sur trois sont dorénavant orientées vers une production végétale.
Des plus grands cheptels
En 2020, 47 % des exploitations déclarent avoir des animaux pour l’élevage ou l’autoconsommation. Une très large majorité d’entre elles (85 %) peuvent être considérées comme possédant un atelier d’élevage du fait d’un nombre important d’animaux. Le nombre d’exploitations avec animaux est en très fort repli par rapport à 2010 (- 30 %). Leur poids au sein des exploitations agricoles a ainsi perdu 10 points en dix ans. Les effectifs animaux diminuent également : - 4 % en UGB totaux. Moins nombreuses, les exploitations avec animaux concentrent, dans le même temps, des effectifs plus importants. À titre d’illustration, la taille des cheptels par structure est ainsi multipliée par 1,4 pour les vaches laitières où la tendance est au regroupement de troupeaux et par 3,8 pour les poules pondeuses.
L’emploi permanent diminue
En 2020, un peu plus de 48 300 personnes travaillent de manière régulière dans les exploitations agricoles. «Leur nombre a diminué de 13 % depuis 2010, baisse similaire à celle des exploitations.» Dans le même temps, les actifs permanents sont, en 2020 comme en 2010, en moyenne deux par exploitation. La réduction de l’emploi permanent est ainsi directement liée à la baisse du nombre des exploitations. «En comptant le travail saisonnier et permanent, les exploitations agricoles comptabilisent 40 000 ETP. C’est 12 % de moins qu’en 2010.» Le socle principal reste les actifs dirigeants et leur famille. La contribution de ce socle principal diminue cependant au profit des autres actifs permanents. Cette évolution peut s’expliquer par l’agrandissement des exploitations et le travail à l’extérieur des conjoints. Le recours à la main-d’œuvre saisonnière est en recul : une exploitation sur quatre y a recours en 2020 contre une sur trois en 2010.
L’agriculture régionale en chiffres
58 % sont spécialisées dans les grandes cultures, en augmentation de 9 points par rapport à 2010
23,50 % des chefs d’exploitations sont des femmes et 76,5 % sont des hommes
48 300 personnes bénéficient d’un emploi régulier grâce à l’agriculture dans notre région