Quel prix pour le maïs sur pied en 2020 ?
La valeur du maïs sur pied est estimée en fonction de sa cotation sur le marché et du rendement en grain auquel est déduit les frais non-engagés par le vendeur, soit les frais de récolte.
Il peut, également, être déduit, si implantation d’un blé derrière maïs, la différence de marge entre un blé précèdent maïs ensilage et un blé précèdent maïs grain.
Cette année, compte tenu des cours actuels et prévisions, il est pris pour hypothèse un cours du maïs aux ports de l’Ouest entre 160 et 180 €/t, soit un prix net du maïs grain avant frais de séchage compris entre 140 et 160 €/t (après frais d’approche évalué à 20 €/t).
Côté rendement, la Chambre d’agriculture de la Somme rapporte, cette année, l’observation de fortes hétérogénéités entre les parcelles de maïs et selon les secteurs géographiques. Ainsi, dans certains secteurs, comme sur Abbeville par exemple, les maïs sont plutôt beaux, à haut potentiel, mais à l’inverse, dans d’autres secteurs, un peu plus loin, en bordure maritime par exemple, les maïs sont nettement moins beaux, à plus faible potentiel, conséquences de la sécheresse, mais aussi, parfois, des dégâts causés par les corvidés au printemps. Résultat, les rendements en grain s’apprécient entre 70 qx/ha pour les maïs peu développés, petits et desséchés et 100 qx/ha pour les plus beaux maïs. La moyenne du département serait, quant à elle, plutôt aux alentours de 85 qx/ha. L’idéal, toutefois, pour estimer au plus juste le rendement de la parcelle, serait de compter le nombre de grains par m² afin de déterminer correctement son rendement mais aussi sa valeur.
Ainsi, d’après la méthode de calcul détaillé ci-dessus, pour un maïs dont le rendement en grain est évalué à 85 qx/ha, avec une cotation, la semaine dernière, à 170 €/t, la valeur indicative du maïs sur pied serait de 1 125 € de l’hectare.
Attention, pour rappel, ce prix est donné à titre indicatif, il doit servir de base lors des négociations entre l’acheteur et le vendeur et, pour cela, il doit impérativement être modelé en fonction du rendement estimé et du cours du maïs. N’oublions pas également que les transactions s’établissent, au final, selon l’équilibre de l’offre et la demande. Et enfin, afin de ne pas subir ces fluctuations, il est plutôt conseillé aux acheteurs de partir sur un prix pluriannuel.
Prise en compte de la culture suivante dans la valeur du maïs sur pied ?
D’un point de vue technique, la différence de marge entre un blé précèdent maïs ensilage et un blé précèdent maïs grain n’est pas la même. En effet, un blé semé au 5 octobre, soit après un maïs fourrager contre un blé semé au 5 novembre, semé après maïs grain, revient moins cher (car densité de semis moins élevée) et sort avec un rendement supérieur à la récolte (+ 5 qx/ha en moyenne entre un blé précédent maïs fourrager et un blé précédent maïs grain).
Cet élément peut donc entrer dans les discussions lors de la vente ou de l’achat de maïs sur pied. Ainsi, si derrière le maïs il est implanté du blé, la différence de marge entre un blé précédent maïs fourrager et un blé précédent maïs grain peut être déduite du prix de vente du maïs fourrager. Partant sur un gain de 5 qx/ha à 160 €/t et d’une économie de semences de 35 €/ha entre un blé semé au 5 octobre et un blé semé au 5 novembre, il peut être déduit du prix de vente du maïs la somme de 115 € de l’hectare.