Quelles nouvelles cultures pour diversifier son assolement ?
L’évolution de la Pac, les impasses techniques ou encore la création de filières sans OGM, amènent les agriculteurs à diversifier leur assolement. Le tournesol, la lentille, le pois chiche ou encore le soja se développent sur le territoire mais suscitent encore de nombreuses interrogations. Tour d’horizon de ces nouvelles cultures et leur potentiel avec la Chambre d’agriculture de la Somme.
L’évolution de la Pac, les impasses techniques ou encore la création de filières sans OGM, amènent les agriculteurs à diversifier leur assolement. Le tournesol, la lentille, le pois chiche ou encore le soja se développent sur le territoire mais suscitent encore de nombreuses interrogations. Tour d’horizon de ces nouvelles cultures et leur potentiel avec la Chambre d’agriculture de la Somme.
Avec la mise en place des éco-régimes à partir de 2023, nos paysages risquent de voir fleurir de nouvelles cultures. Entre les itinéraires techniques méconnus, les débouchés plus ou moins présents, ou encore le contexte pédoclimatique de l’exploitation, le choix d’introduire une nouvelle culture peut être difficile et doit être réfléchit.
Fournir des références techniques et des valeurs économiques est essentiel pour avancer dans la modification de son assolement. La Chambre d’agriculture de la Somme travaille sur ces nouvelles cultures depuis plusieurs années au travers d’expérimentations et accompagne les agriculteurs ayant déjà sauté le pas de diversifier leur assolement.
Des candidates au portillon
Le choix d’une rotation diversifiée doit tenir compte de contraintes techniques (type de sol, région, possibilités d’irrigation…) et économiques (temps de travail, débouchés…). Voici quelques exemples de cultures :
Le tournesol : c’est la culture qui se développe depuis quelques années. Profitant des résultats intéressants obtenus dans la région, la culture cumule de nombreux avantages comme sa faculté à mieux tolérer les stress hydriques estivaux, ce qui en fait une bonne candidate pour les agriculteurs souhaitant maintenir des cultures de printemps en petites terres. Également économe en intrants, le tournesol bénéficie de la bonne dynamique de prix de vente des oléagineux, ce qui lui permet d’atteindre des marges brutes comparables à d’autres cultures traditionnelles de ces terroirs. Deux points de vigilance sont toutefois à considérer, sa levée est une étape critique en raison de son appétence pour les pigeons, et il impose une grande réactivité en période de récolte. En effet, la culture tolère mal les sur-maturités, le risque d’une récolte nulle n’est pas à exclure en arrière-saison froide et humide. Sur le calendrier de semis, visez la première quinzaine d’avril à la faveur d’un sol réchauffé, pour espérer une récolte en bonnes conditions, ou sur la deuxième quinzaine de septembre.
Le pois chiche : il s’adapte bien à notre région et valorise bien les terres superficielles ainsi que les sols argilo-calcaires. L’itinéraire technique se rapproche de celui d’un pois protéagineux de printemps. Le pois chiche se sème en mars et se récolte début août. Les rendements oscillent entre 15 et 25 q/ha. Contrairement au pois, il n’est pas sensible à l’aphanomyces.
Le soja : le réchauffement climatique et les progrès génétiques avec l’arrivée sur le marché de variétés 000 rendent la culture du soja crédible dans le sud de la Picardie. Le soja est économe en intrant et ne demande pas de matériel spécifique. C’est un bon précédent à céréales à paille avec des rendements allant de 10 à 20 q/ha ces dernières années. Sur des parcelles vierges de cette culture, il est recommandé d’inoculer la semence de soja avec les bactéries permettant la fixation.
Le lupin : comme le pois protéagineux et la féverole, le lupin est une légumineuse ne nécessitant pas d’apport d’engrais azoté. C’est un excellent précédent pour la céréale suivante (structure du sol, rupture du cycle des bioagresseurs de céréales, apport d’azote au système). Culture d’hiver ou de printemps, elle permet d’étaler les travaux au sein de l’exploitation.
La lentille : avec des rendements allant de 20 et 25 q/ha, la lentille est une culture qui valorise très bien les sols argilo-calcaires et qui se montre résistante au stress hydrique. Comme toutes les légumineuses, elle se présente comme une bonne tête de rotation. Attention cependant à sa sensibilité à l’aphanomyces et les parcelles à cailloux rendant la récolte difficile.