Réforme de la PAC : qu’en est-il exactement ?
La Fdsea de la Somme et CER France Somme organisent quatre réunions d’information pour expliquer la réforme de la politique agricole commune.
Depuis quelques mois, la réforme de la PAC est au cœur des débats. Le cadre général a été fixé au niveau européen. Il laisse des marges d'adaptation à chaque Etat membre. En France, le ministre de l’Agriculture a proposé plusieurs scénarios. Le président de la République a ensuite annoncé lors du sommet de l’élevage en octobre les grandes lignes de la déclinaison nationale de la PAC : convergence à 70% des aides, une surprime aux 52 premiers hectares, 15% de l'enveloppe du premier pilier pour les aides couplées. A l'heure actuelle tous les détails ne sont pas encore actés.
Au final, cette réforme reste floue dans l’esprit de chacun. C’est pourquoi, le conseil d’administration de la Fdsea de la Somme a décidé d’organiser des réunions pour présenter cette nouvelle PAC 2015-2020, en collaboration avec CER France Somme.
Il apparaît, en effet, difficile de dissocier l’aspect politique de l’aspect économique dans la présentation de cette réforme. Chaque agriculteur est invité à y participer.
Lors de ces réunions, les intervenants reviendront sur les dates clés de la réforme, puis présenteront le cadre fixé par l’Europe (budget et mesures), les arbitrages déjà rendus par le président de la République, les conséquences sur les principaux systèmes d’exploitation de la Somme, puis ce qu’il reste à décider pour cette réforme. Chaque présentation sera suivie évidemment d’un temps pour les questions et débats.
Quatre réunions d'information
Organisées par la Fdsea en collaboration avec CER France Somme, ces réunions d'information sur la PAC se dérouleront les :
- Mardi 26 novembre à la salle des fêtes de Grand-Laviers à 20h ;
- Jeudi 28 novembre à la salle des fêtes de Beauval à 14h ;
- Lundi 2 décembre à la salle des fêtes de Villers-Carbonnel à 14h ;
- Mercredi 4 décembre à la salle des fêtes de Le Bosquel à 14h.
POINT de VUE
Dominique Dengreville, président de l’Uplp et membre du bureau de la Fdsea
«2015, une double échéance»
La réforme de la PAC s’appliquera sur nos exploitations en 2015. Nous cadrons définitivement les assolements de cette nouvelle ère exactement en même temps que sortiront les quotas laitiers. Les éleveurs laitiers français qui ont développé leur élevage sur un système d’exploitation relativement intensif comme dans nos régions, sont aux yeux de l’Etat, à la fois éleveur et céréalier, ce qui leur vaudra une baisse des aides à coup sûr. Pour la partie du paiement de base, nous pouvons d’ores et déjà voir relativement finement où nous atterrirons. La partie qui reste en suspens, qui aura à présent le plus de poids financier pour nos exploitations et le plus de sens politique pour nos filières, reste l’affectation des aides couplées. On ne peut imaginer aujourd’hui un secteur laitier totalement dépourvu d’une aide sectorielle spécifique, ce serait le condamner économiquement, ce serait politiquement imprudent pour le gouvernement. Maintenant que l’écart commence à se préciser, que l’on sait ce qui nous reste à défendre, il faut se projeter vers l’avant. Poser l’équation financière de 2015, et s’atteler à la résoudre. C’est cet hiver qu’il faut s’y atteler car ce seront les assolements, les investissements et les adaptations engagés en 2014 qui y apporteront la réponse.
Luc Vermersch, président de la section céréales et membre du bureau de la Fdsea
«Se projeter ensemble vers l’avenir»
Dans cette réforme, le gouvernement et le chef de l’Etat ont régulièrement stigmatisé une opposition entre céréaliers et éleveurs. C’était un piège pour toute notre profession, bien plus grand encore que celui de 2010 et force est de constater que nous y avons résisté autant que possible. La position unanime de la Fnsea où siègent et votent côte à côte laitier, allaitant, hors sol, céréalier, betteravier, légumier, maraîcher, arboriculteur, viticulteur a été un point fort amenant le président de la République à infléchir voire à dédire son propre ministre de l’Agriculture. Pour les fermes de productions végétales, l’avenir est à peu près tracé, seul subsiste une incertitude pour les filières lin et fécule. Pour celles-ci, comme pour le lait par exemple, la convergence sans être couplée serait vécue comme une sanction aveugle et périlleuse. L’articulation budgétaire permet aujourd’hui de défendre ensemble nos attentes sur les aides couplées. S’il y a bien un point commun à toutes les exploitations du département, c’est qu’elles perdront des aides dans cette réforme. L’heure n’est plus à se demander qui perd quoi mais à se projeter et à tisser des solutions. Nous devrons faire bloc ensemble mais pour autant il nous faut d’ores et déjà nous projeter vers l’avenir et cette série de réunions nous le permettra.