Rencontre entre l’Elysée et les syndicats agricoles
Le président de la République, Emmanuel Macron, ainsi que
le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, ont reçu les syndicats agricoles, le 20 juillet, à l’Elysée.
Les syndicats agricoles ont rencontré le président de la République, Emmanuel Macron, ainsi que le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, au palais de l’Elysée le 20 juillet dernier. Au terme d’un peu plus de deux heures de
réunion, les représentants des syndicats ont pris la parole. Lors de la rencontre, les sujets d’actualité nationaux, tels que la loi issue des Etats généraux de l’alimentation et la future loi foncière, ont été abordés, ainsi que l’avenir de la Politique agricole commune de l’Union européenne.
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont pu réaffirmer leur volonté de rééquilibrer les rapports de force entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire, alors que la loi «pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agro-alimentaire» devrait revenir à l’Assemblée nationale le 4 septembre prochain.
«Les Etats généraux de l’agriculture et de l’alimentation avaient pour premier objectif de ramener du revenu aux agriculteurs. Nous avons l’impression que se mettent plus rapidement en place des contraintes qui pèsent sur les agriculteurs que des moyens pour améliorer leur revenu», a dénoncé Jérémy Decerle, le président de Jeunes agriculteurs.
Les syndicats attendent de la part du gouvernement de la fermeté envers les acteurs qui ne jouent pas le jeu. «D’ici septembre, nous allons réunir les filières pour trouver des solutions ensemble, parvenir à des accords pour fixer les indicateurs de coût de production et préparer ensemble les prochaines négociations commerciales», a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert. «Nous allons travailler dans le mois qui vient afin d’aboutir à notre objectif», a assuré de son côté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Les syndicats espèrent que la loi prendra effet avant les prochaines négociations commerciales. Dans les deux prochaines semaines, le gouvernement devrait aussi faire des annonces au sujet de la fiscalité. «La question de la fiscalité est importante puisqu’il s’agit aussi de la capacité de résilience des exploitations agricoles», a rappelé Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA a aussi précisé que le gouvernement devrait se pencher sur la question des travailleurs saisonniers et sur l’impact de la suppression du CICE. «C’est une question trop importante en particulier pour les filières arboricoles, viticoles et celle des légumes, pour être laissée de côté», a-t-elle déclaré.
De nouveaux rendez-vous fixés
Les syndicats ont aussi pu aborder le sujet de la future Pac. «Ce que nous avons porté, c’est la vision d’une politique forte pour une Pac vraiment commune», a déclaré Christiane Lambert. Le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, a redit la position de la France quant à la proposition de budget de la Commission européenne, jugée «inacceptable». «Nous souhaitons que la Pac préserve tous les leviers de fonctionnement et tous les filets de sécurité nécessaires pour les agriculteurs», a déclaré le ministre à l’issue de la prise de parole des représentants des syndicats agricoles.
Un point de rendez-vous a été fixé entre le gouvernement et les syndicats en octobre sur ce thème. Le ministre a aussi rappelé que la France avait constitué, depuis le 2 mai, le groupe de «Madrid», et était parvenu à constituer une déclaration commune avec l’Allemagne, afin de défendre sa vision de l’agriculture. «La France a toujours été leader sur les négociations européennes, et elle doit le rester», a insisté Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. «La Pac devra être cohérente avec notre vision de l’agriculture française», prévient Jérémy Decerle.
Les syndicats ont notamment exprimé leur opposition à une renationalisation de la Pac et pointé du doigt les risques de distorsions de concurrence auxquels les agriculteurs français et européens pourraient être encore davantage exposés.
A l’issue de la rencontre, les syndicats ont salué l’initiative du chef de l’Etat. «Ce rendez-vous était important aujourd’hui. Ceux de septembre le seront encore davantage», a conclu Jérémy Decerle.