Réunion régionale Gnis semences
Le Gnis tenait sa réunion régionale semences céréales
et protéagineux ce 9 mai, à Maisseny (02). Voici ce qu’il en ressort.
de farine pour produire 433 200 tonnes de produits finis. La consommation intérieure est de 8,2 kg par an et par personne.
Pour la campagne 2018-2019, les certifications de semences ont augmenté en moyenne de 7 % en France pour les céréales d’hiver, de 3 % pour les céréales de printemps alors qu’à l’inverse, celles des protéagineux ont perdu 3 % par rapport à l’année précédente. C’est ce qu’a annoncé Benoît Laffineur, délégué régional Nord. lors de la réunion régionale Nord et Est du Gnis organisée à Maissemy, près de Saint-Quentin. «Sur le territoire Nord, on note une augmentation de 8,7 % toutes espèces confondues, avec de larges variations selon les espèces. Les blés tendres d’hiver, l’orge d’hiver, le seigle et le triticale font ressortir des chiffres positifs. Côté Est, l’augmentation atteint 7,9 %, elle aussi avec des tendances différentes. Par exemple, l’avoine d’hiver et de printemps, le blé tendre d’hiver, l’épeautre, l’orge de printemps, ou encore le seigle tirent les résultats vers le haut».
Côté protéagineux, les ventes de semences certifiées ont baissé dans la région Nord de 8,6 % par rapport à 2017-2018 alors qu’à l’inverse, dans l’Est, elles ont gagné 8,6 %.
Tout est question de prix
Qu’est-ce qui motive ou non l’achat de semences certifiées ? Les cours des céréales. En effet, selon un sondage BVA, il ressort que les agriculteurs se tournent vers elles lorsque les prix des céréales sont bas et, à l’inverse, utilisent leurs propres semences quand les cours sont hauts. Les produits de traitements sont des freins à l’utilisation des semences de ferme pour 61 % des personnes interrogées dans la région Nord et 49 % dans la région Est. La main-d’œuvre aussi, pour respectivement 65 % et 47 %.
«Avec la conjoncture économique actuelle, on note une tendance haussière d’agriculteurs qui s’équipent». a relevé Benoît Laffineur.
50 % des agriculteurs de la région Nord ont cependant opté en 2018 pour le triage à façon (TAF) et/ou le traitement de leurs semences de ferme de blé tendre d’hiver contre 39 % en région Est. «Alléger la charge de travail n’est pas le seul avantage du TAF. Cela permet d’éviter l’investissement et une meilleure qualité de travail. Encore une fois, le prix est le premier inconvénient, mais les agriculteurs sont nombreux à déclarer qu’il n’y en a pas», résume Benoît Laffineur. Selon l’enquête, la majorité des agriculteurs ne faisant pas appel à un TAF ont été plus appliqués cette année. Ils ont été plus nombreux que l’année dernière à réaliser un triage (94 %) et un traitement (87 %) et deviennent des «référents» au niveau national. Cela étant, les semences certifiées gardent une bonne image et sont une valeur sûre. Ce qui fait d’ailleurs du secteur semences françaises le premier exportateur mondial toutes semences agricoles confondues.
La CRIV remplace la CVO
Julien Constant, secrétaire général de la section céréales à paille et protéagineux du Gnis, est revenu sur le nouvel accord interprofessionnel, la CRIV (contribution recherche et innovation variétale) qui remplacera en juin la CVO (contribution volontaire obligatoire), contribution prélevée à destination des semences certifiées et pour financer la recherche.
Aujourd’hui, l’accord est signé, mais qu’est-ce qui change entre les deux ? Le taux de la cotisation à la collecte des céréales qui passe de 0,70 €/t à 0,90 €/t, et le taux de remboursement pour les semences certifiées qui passe de 2,80 € à 5 €/ql. «Ce changement est issu de la volonté des utilisateurs et des obtenteurs de pérenniser les moyens de recherche.»
Aussi, la contribution pour la recherche s’élèvera à 10,50 €/ha (au lieu de 12 € en CVO) en utilisant des semences certifiées et celle pour les semences de ferme à 6,50 € contre 5 € précédemment. «La différence entre les deux contributions se réduit, passant de 7 € en CVO à 4 €/ha avec la CRIV. C’est un rééquilibrage des contributions qui permettra d’accéder aux progrès génétiques», a-t-il poursuivi, détaillant ensuite tous les moyens de communication mis en place par le Gnis pour les agriculteurs.
Un blé spécifique pour les biscuits
«Le marché des blés biscuitiers, en croissance, reste limité à moins de 2 % des surfaces de blé en France», annonce Philippe Lemaire, directeur général Lemaire Deffontaines. La qualité des blés biscuitiers est un sujet complexe avec des exigences technologiques très diversifiées et liées au type d’application. Quatre-vingt familles de biscuits sont référencées en France entre les biscuits salés type crackers, les biscuits sucrés (gaufrettes, petit Lu…) et les biscuits moelleux. «La qualité des farines doit être adaptée aux attentes, comme la texture plus ou moins croustillante, plus ou moins légère, le besoin de dimensions maîtrisées… Il faudrait autant de variétés qu’il y a de familles de biscuits.» Pour le sélecteur qu’est Lemaire Deffontaines, trouver un blé adapté est donc un enjeu fort. Il faut sélectionner pour un marché plutôt limité, choisir des lignées parentales qui permettent de répondre aux objectifs de sélection, et conserver dans la descendance des lignées éliminées dans les programmes classiques de sélection en raison de leur faible W, du taux de protéines bas, du poids spécifique plutôt faible…
Généraliser la charte Harmony chez Lu
Le blé est le premier ingrédient utilisé dans la fabrication des biscuits Lu. Il y a dix ans, «nous avons donc créé la charte Harmony, un ensemble de bonnes pratiques agricoles pour promouvoir une culture du blé plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité locale», ont expliqué Isabel Moreira, responsable recherche céréales et Ariane Derimay, coordinatrice qualité Harmony chez Mondelez.
«Démarré avec soixante-huit agriculteurs situés à proximité de la Haye-Fouassière pour Petit Lu, le programme a été déployé à l’ensemble de nos usines en France. Elles sont approvisionnées, aujourd’hui, par mille cinq cents agriculteurs partenaires. Depuis 2013, le programme s’est étendu à nos autres usines européennes. Notre ambition est de couvrir 100 % de nos marques biscuits en Europe d’ici 2022.»