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Richard sur terre met les pieds en baie de Somme

Le youtubeur défenseur de la ruralité Richard sur terre débarque ce week-end sur le littoral picard, à Cayeux-sur-Mer, où il sera l’invité des organisateurs du Salon des migrateurs, ces 17 et 18 juillet.

Richard sur terre : «Et cette liberté de parole, de m’agacer, de ruer dans les brancards, de dire que «j’en sais rien», et de réinformer le public sur des questions que je maîtrise, est mon bien le plus précieux.
Qui est Richard sur terre ?

Juste un gars comme les autres qui a décidé d’ouvrir sa bouche pour dénoncer la désinformation dont sont victimes les acteurs de la ruralité. Je suis chasseur, et profondément amoureux de nos terroirs, de notre richesse culturelle, que je vois sacrifiés sur l’autel d’une certaine idée du progressisme. Je suis un citoyen français qui use de son droit d’expression pour tenter d’alerter sur les dangers qui pèsent sur notre mode de vie. Je suis aussi marié à une femme fantastique, et père de trois enfants. J’ai l’impression que c’est un peu pour eux aussi, que je fais tout ça.

 

On suppose que c’est un pseudo ? Est-ce dans ce cas un paradoxe que d’utiliser un pseudo pour défendre une cause ?

Oui c’est bien un pseudonyme. C’est un passage obligé si je veux protéger les miens, et ça m’offre une certaine liberté de parole. Je n’ai pas à penser aux éventuelles représailles que pourraient subir mes enfants à l’école. Je n’ai pas envie non plus de voir une bande de pieds nickelés camper devant ma porte avec des banderoles.

 

D’où vient cet engagement dans la défense de la chasse, et de la ruralité d’une manière générale ? Pourquoi et comment la vidéo et les réseaux sociaux ?

ça vient d’une croisée des chemins. J’ai passé vingt ans à exercer des métiers très insatisfaisants pour moi, et quand il s’est agi de changer (encore) de poste, j’ai dit stop. Je me suis posé avec mon épouse, et nous avons réfléchi au travail dans lequel je pourrai vraiment m’épanouir. Et voilà.

Écrire, militer, défendre, expliquer. Je suis un peu journaliste, et un peu avocat, deux métiers que j’aurais adoré exercer. Et tout ça au service d’une cause qui me tient   cœur depuis toujours.

J’ai choisi la vidéo parce qu’elle a un impact bien supérieur à tous les autres médias. Et mon objectif est bien d’être efficace dans toute cette entreprise. Je reçois bon nombre de messages de gens qui me remercient de leur avoir apporté une image différente de la chasse et de la ruralité en général. C’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire.

 

Parmi les commentaires, un certain nombre de propos sont désagréables, voire violents. Comment y faire face ?

J’ai arrêté d’essayer d’y faire face. Je reçois beaucoup d’insultes et de menaces. Mais je les ignore aujourd’hui royalement. L’anonymat lève les filtres, et les gens peuvent laisser libre cours à leurs bas instincts. Mais finalement, c’est à eux qu’ils font du mal. J’ai toujours trouvé l’action de prendre son clavier et de balancer un message de haine assez incroyable. Ça a au moins le mérite de montrer au monde que la violence est dans l’autre camps.

Tous ces gens qui vivent la terre méritent qu’on ouvre notre bouche pour les défendre

Comment expliquer le succès des vidéos ?

Beaucoup de gens, acteurs de la ruralité, supportent mal de voir leur mode de vie piétiné par des gens qui n’ont aucune idée de ce qu’ils vivent. Imaginez la frustration d’un éleveur amoureux de son travail, qui vit pour ses bêtes seize heures par jour, et qui se fait insulter en direct sur C8 par une gamine de vingt-quatre ans. Ou alors un chasseur amoureux de son biotope, qui y travaille toute l’année bénévolement, pour entretenir un marais, pour offrir des lieux de reproduction aux espèces de passage, garder le milieu ouvert, et qui se fait traiter de pédophile ou d’assassin. Tous ces gens qui vivent la terre, qui ont effectivement les deux pieds dedans, méritent qu’on ouvre notre bouche pour les défendre ; pour laminer les ignominies dont ils sont victimes dans les médias et ailleurs.

Alors oui, je pense que je leur apporte une forme de réparation mentale, d’apaisement dans la colère légitime qui est la leur.

 

Derrière certaines vidéos, on suppose qu’il y a avant tout un gros travail d’enquête ?

Oui, et de veille d’actualité. Mes vidéos sont toujours le résultat d’un travail que je veux honnête et sourcé. Hors de question de me lancer dans l’à-peu-près. J’ai trop conscience du fait que je suis attendu au tournant. Si je m’égare, c’est toute la horde qui va me tomber dessus. Alors je veille à ce que ça n’arrive pas.

 

L’un de vos sujets de prédilection est la chasse. Quel regard portez-vous sur sa pratique aujourd’hui ?

Je pense que la chasse doit évoluer, et c’est ce qu’elle est en train de faire ! Pas toujours assez vite à mon goût. Je milite pour l’abandon du lâcher de gibier de tir au profit d’un élevage de repeuplement, ou encore de la chasse des ongulés en enclos. Ces pratiques disparaîtront, mais ça prendra un peu de temps. Pour le reste, c’est un mode de vie très présent dans nos régions, et bien souvent le dernier lien entre les habitants des petits villages. Elle est aussi un moyen indispensable pour contrôler l’explosion des populations de sangliers et de cervidés, et protéger nos agriculteurs. Enfin, et en dehors de toute considération utilitaire, c’est une pratique d’une grande modernité qui répond aux préoccupations de notre époque, et un formidable moyen de prendre du recul face à une société qui, bien trop souvent, nous enfonce la tête sous l’eau. Willy Schraen est sans doute le meilleur président qu’on ait eu depuis très longtemps ; son charisme et sa détermination sont porteurs d’espoir pour l’avenir.

 

Comment vous sentez-vous à quelques jours de venir faire une escapade en Picardie à la rencontre des chasseurs de gibier d’eau ?

Je suis plus qu’heureux de venir visiter cette belle région et rencontrer les copains chasseurs de gibier d’eau ! Je n’y connais pas grand chose, je l’avoue. Ma chasse, c’est mon arc et ma forêt des Landes. Alors j’arrive en toute humilité pour apprendre d’eux, et me plonger dans une culture que je sais d’une grande richesse. J’ai vraiment hâte !

 

La désinformation est partout, et nos adversaires en sont les premiers acteurs.

 
Dernièrement, la France a tiré un trait sur la chasse à la glu. Quand on voit les conditions dans lesquelles cette interdiction a été écidée, êtes-vous inquiet pour l’avenir d’autres modes de chasse ?

Oh que oui... j’ai réalisé une vidéo sur la chasse à la glu dernièrement, et je n’ai qu’un regret : ne pas l’avoir faite plus tôt. J’ai reçu des messages de gens qui croyaient qu’on capturait les oiseaux avec des pièges équivalents à ceux qu’on utilise sur les rongeurs et qu’on les laissait mourir collés. La désinformation est partout, et nos adversaires en sont les premiers acteurs. Ils instrumentalisent les médias, devenus pour certains des chats obèses qui tendent la patte pour attraper la souris qu’on leur tend sans se poser de questions. Dans ce climat, s’il y a bien une activité qui fait le job, c’est la chasse. Pas besoin de vérifier. Pas besoin de sourcer. Une image récupérée  à l’autre bout du monde, un copier/coller d’un article de l’ASPAS, et un sondage «pour ou contre la chasse». Vous avez là la recette universelle d’un article putaclic. Je continuerai à les dénoncer et à tenter de faire ouvrir les yeux au grand public sur ces questions.

 

Dans l’une des dernières vidéos, vous évoquez les liens entre l214 et les Gafam. Encore un sujet qui a du demander un gros travail d’enquête ?

J’ai épluché internet sur ce sujet. En anglais et en français. Ce qui ressort, ce sont bien des collusions entre des intérêts de milliardaires avides de nouveaux marchés et le milieu de la protection animale. Les premiers finançant les deuxièmes pour qu’ils leur préparent le terrain. Je me suis fait traiter de complotiste après cette vidéo. Mais même France Inter a réalisé un dossier sur cette question. Chacun doit prendre conscience des enjeux actuels sur ces questions, et lutter à son niveau pour faire perdurer notre mode de vie. Je n’ai pas envie de voir débouler la viande cellulaire dans nos rayons et voir disparaître le savoir-faire des milliers d’éleveurs, et avec lui nos races historiques, qui sont aussi notre patrimoine.

 

Il y a un mouvement d’ensemble qui semble pousser les humains à se détacher de la terre. 

Au delà de la montée de l’antispécisme, y-a-t-il des sujets qui méritent un front commun ?

Il y a un mouvement d’ensemble qui semble pousser les humains à se détacher de la terre. Et je sais, de par ma courte mais intense expérience, que le problème vient du public pas assez informé, ou très mal. Il faut arrêter, je le crois, de communiquer  «à la papa» sur ces questions, et se tourner vers l’influence des réseaux sociaux. Ce sont les gamins qu’il faut convaincre ! Et ils ne sont pas devant le journal de TF1 à 20h ! Il faut aller les chercher là où ils sont et leur expliquer que non, les éleveurs ne sont pas des monstres sans cœur, ni les chasseurs des psychopathes. Pas la peine à mon sens d’édulcorer la réalité en montrant un veau qui gambade. Il faut faire appel à leur intelligence.

 

Le parti animaliste qui présente une candidate à l’élection présidentielle vous inquiète-t-il ?

Hélène Thouy est une sorte d’épouvantail qui se rêve en faiseuse de rois. Comme elle n’a aucune espèce d’idée pour notre pays autre que «les chasseurs sont des gros vilains», je ne suis pas inquiet une seconde. J’espère en secret qu’elle aura ses 500 signatures et qu’elle se retrouvera à devoir se positionner sur la place que devrait prendre la France dans la résolution des conflits au Moyen-Orient...

 

Demain, un engagement en politique ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour. Je n’ai pas l’outrecuidance de croire que j’ai une «vision pour la France». Je préfère garder ma liberté de parole, ma liberté de m’agacer, de ruer dans les brancards, de dire que «j’en sais rien», de réinformer le public sur des questions que je maîtrise, plutôt que de recueillir auprès d’un parti des éléments de language avant d’arpenter les plateaux pour répandre la parole du chef. Je ne dépends de personne, pas même d’une marque qui voudrait mettre le museau dans mon contenu. Et cette liberté acquise dans la douleur est mon bien le plus précieux.

 

Les vidéos de Richard sur terre sont à voir sur la chaîne Youtube (35,3 k abonnés).

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