Sale temps pour le pois vert
Sécheresse et mauvaises conditions climatiques entrainent une des plus mauvaises récoltes de petits pois depuis 30 ans en France.
« Alors que les consommateurs ont plébiscité les légumes en conserve et surgelés pendant le confinement, la récolte de petit pois, légume phare de la filière française, est une nouvelle fois très mauvaise », s'est inquiété le 6 août le Cenaldi, l'association nationale des organisations de producteurs de légumes pour l’industrie.
Selon l'organisation qui rassemble 4 000 producteurs et 65 000 à 70 000 ha de légumes de plein champ destinés à être livrés aux usines de transformation, le déficit en volume atteint les 30 000 tonnes, « soit l’équivalent de 2 boîtes 4/4 de petits pois par foyer français ». « Il faut remonter 30 ans en arrière pour retrouver un niveau de rendement moyen aussi bas », poursuit le Cénaldi.
Le début de campagne a été catastrophique. Au 1er tiers de la récolte, le rendement moyen était inférieur de 30% au prévisionnel et près de 1 000 ha (3% des surfaces emblavées) étaient déjà abandonnés pour aléas climatiques ou sanitaires. Même si les rendements se sont améliorés, le rendement moyen global reste inférieur de 10% au prévisionnel, qui lui, n’a cessé de diminuer depuis 2016, pour tenir compte de la succession des campagnes déficitaires.
Un légume tendre et fragile
Excès d’eau et sècheresse, vents desséchants et orages de grêle, écarts de températures..., rien n’a été épargné à la culture du petit pois, ce légume tendre et fragile, cultivé en saison et en plein champ, qui ne supporte pas ces conditions climatiques toujours plus imprévisibles et extrêmes. A ces aléas, constate le Cenaldi, « s’ajoute le manque de protection contre les agresseurs : maladies racinaires et pucerons transmettant les viroses se sont multipliés à loisir ». La situation est identique dans tous les bassins de production européens.