Savoir repérer le stade épi 1 cm du blé
Fertilisation azotée, régulateur de croissance, désherbage de rattrapage, fongicide… Le stade épi 1 cm constitue un repère pour le raisonnement
de nombreuses interventions. Cependant, il n’est pas facile de le repérer au champ.
Fertilisation azotée, régulateur de croissance, désherbage de rattrapage, fongicide… Le stade épi 1 cm constitue un repère pour le raisonnement
de nombreuses interventions. Cependant, il n’est pas facile de le repérer au champ.
Le stade épi 1 cm est davantage un repère technique qu’un stade phénologique précis. Il est atteint lorsque la distance entre le sommet de l’épi et le plateau de tallage est, en moyenne, de 1 cm sur le maître-brin (photo). L’épi ne mesure encore que 2 à 3 mm. Il est déjà en phase de différenciation florale et les épillets sont en cours de formation.
Dans la pratique, pour déterminer ce stade, il est recommandé de prélever vingt plantes dans une zone homogène de la parcelle, en évitant les passages de roues et les bordures. Il ne faut garder que le maître-brin, c’est-à-dire la tige la plus développée de la plante. Ensuite, chaque tige doit être coupée dans le sens de la longueur pour mesurer la distance entre le sommet de l’épi et la base du plateau de tallage. Ce dernier se situe généralement au niveau du point d’insertion des racines. Attention, il arrive parfois qu’un faux nœud apparaisse sous le plateau de tallage, à cause d’une profondeur de semis trop importante ou d’un excès de densité. Il faut alors l’exclure de la mesure de hauteur de l’épi.
De nombreux paramètres sont susceptibles d’avancer ou de retarder le stade épi 1 cm, à commencer par le climat, qui peut faire varier la date d’apparition de trois semaines. Les plantes ont besoin d’un certain cumul de températures pour satisfaire leurs besoins en vernalisation et en photopériode, notamment en sortie d’hiver. Et ces besoins sont étroitement liés à la variété.
Un repère pour intervenir
Le stade épi 1 cm marque le début de la montaison. En deux mois, la culture passe d’environ 1 t à 10-15 t de MS/ ha à la floraison. Elle va absorber 150 kg d’azote, voire plus. Il est donc important d’accompagner cette croissance en apportant l’azote nécessaire. Cet apport d’azote permet la montée des talles à épi. Un apport trop élevé conduit à un couvert trop dense. S’il est trop faible, il fait régresser des tiges et abaisse la fertilité épi. L’apport à épi 1 cm doit donc être pensé dans le cadre d’une réflexion plus globale de la stratégie de fertilisation azotée.
C’est autour de ce stade que peuvent être appliqués les régulateurs de croissance de type anti-gibbéréliques. Généralement, ce sont les spécialités à base de chlorméquat qui sont employées. Cette substance agit sur l’allongement des premiers entre-nœuds de la tige, conduisant à son renforcement. Il est possible de raisonner cette intervention en s’appuyant sur la sensibilité variétale et le niveau de tallage à ce moment-là. La recommandation de régulation peut encore être affinée en attendant le stade 1-2 nœuds et en prenant en compte le climat réel du début de montaison.
Le stade épi 1 cm correspond à une période où l’indice foliaire de la culture augmente. Toute application d’herbicide à ce stade, ou après, est donc peu adaptée à la maîtrise d’adventices jeunes. Il est essentiel de contrôler les adventices dès que possible, en tenant compte des conditions climatiques. Cette règle est valable pour la conduite du désherbage global de la parcelle. En revanche, il est possible de réaliser des désherbages ciblés, sur des adventices qui auraient échappé aux herbicides précoces, comme le chardon. Il convient d’attendre le stade 1-2 nœuds pour réaliser une application efficace.
La protection foliaire contre les maladies du blé, elle, ne démarre pas avant le 1er nœud. Exceptionnellement, sur variétés sensibles, il est possible d’intervenir dès le stade épi 1 cm pour maîtriser la rouille jaune qui se caractérise par l’apparition de petits foyers avec des pustules pulvérulentes.