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Sénalia : activité en baisse de 26% faute de qualité

Le groupe Sénalia, qui exploite les terminaux céréaliers et agro-industriels du port de Rouen, n'a chargé que 934 000 tonnes de blé depuis le début de la campagne.

Beaucoup de blés de qualité intermédiaire ne trouvent pas d'acheteurs à l’exportation leur qualité étant incompatible avec les cahiers des charges.
Beaucoup de blés de qualité intermédiaire ne trouvent pas d'acheteurs à l’exportation leur qualité étant incompatible avec les cahiers des charges.
© Stéphane LEITENBERGER

Durant la campagne 2013-2014, le groupe coopératif Sénalia, principal chargeur de céréales (blé et orge) sur le premier port céréalier français, Rouen, a embarqué pour l’exportation, 3,48 Mt de céréales, 200 000 t de mieux que pour la précédente campagne. Ce chiffre s’inscrit dans un tonnage manipulé global (trituration, bio-éthanol, sucre, engrais, cacao…) de près de 7 Mt. En chiffre d’affaires, l’exportation de céréales représente 18,8 M€ dans une réalisation globale de 35,7 M€.
Malgré la progression des activités de diversification, elle demeure la colonne vertébrale de l’activité de Sénalia. Elle a donc occupé une place importante dans les interventions et les débats qui ont animé l’assemblée générale du groupe, réunie le 9 janvier à Paris, sous la présidence de Thierry Dupont qui a succédé à Jean-Jacques Vorimore. Si l’activité céréales de Sénalia s’est maintenue pour la dernière campagne à peu près au niveau de la précédente, en revanche la première partie de la saison 2014-2015 se présente sous un jour moins favorable.

L’export de blé pénalisé
Une grande partie de l’hinterland céréalier fournissant Sénalia a été affectée par une récolte de blé de qualité hétérogène, avec une forte proportion de blés fourragers, qui ont trouvé un débouché inespéré, notamment à destination de l’Union européenne, une maigre production de bon blé meunier, aisément négociables, et beaucoup de blés entre deux ne trouvant pas place à l’exportation en raison de leur qualité incompatible avec les cahiers des charges des pays importateurs.
Ainsi, pour les six premiers mois de l’actuelle campagne, les chargements export de blé de Sénalia ont-ils baissé de 26 % par rapport à la période correspondante de 2013-2014, avec 934 000 t. Les sorties d’orge, 150 000 t d’orge brassicole (+58 %) et d’orge fourragère, 433 000 t (+ 9 %) ont partiellement compensé la baisse du blé, mais le compartiment céréales-oléo-protéagineux a reculé de 15,5 %. Dans le même temps, la bonne qualité de la récolte dans l’hinterland des ports de la façade Atlantique a stimulé les chargements à La Palice notamment, tandis que Dunkerque profitait de la belle moisson de la région Nord.

Incertitude sur la fin de campagne
La défense de la qualité n’est pas un sujet récent pour Sénalia, qui avait d’ailleurs imposé un «plan protéines» à l’admission des blés dans ses silos dès le début de la campagne et des critères de valeur boulangère (temps de chute de Hagberg). Cependant, la dégradation de la récolte 2014 éclaire d’un jour particulier ce dossier primordial, car la France se trouve exposée à une concurrence de plus en plus vive sur le marché mondial.
Certes, la campagne blé actuelle n’est pas seulement très décevante sur le plan qualitatif, elle est aussi exceptionnellement atypique en matière de marché. Les fondamentaux -abondance de disponibilités et de stocks- ont été battues en brèche par des facteurs extérieurs dont le retrait des blés russes du marché mondial et la baisse de l’euro ne sont pas les moindres. Ils ont entretenus depuis deux mois une tension des prix inattendue. Chez Sénalia cependant, comme ailleurs, on s’interroge sur la deuxième partie de la campagne, particulièrement sur l’écoulement des blés de qualité intermédiaire.

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