Soja et déforestation : le Snia répond aux critiques
«La France n’a pas le pouvoir de faire infléchir le Brésil» pour freiner la déforestation de l’Amazonie, a affirmé François Cholat, président du Snia (fabricants d’aliments du bétail) lors d’une conférence de presse à Paris le 28 août. «La France importe 3,5 Mt de soja, dont deux tiers du Brésil», alors que ce pays en produit environ 90 Mt. «En quinze ans, nous avons divisé par deux notre consommation de soja, qui a été remplacé par du colza et du tournesol», a rappelé Jean-Michel Boussit, vice-président du Snia. D’après le syndicat, cette matière première reste indispensable pour l’alimentation animale en raison de ses qualités nutritionnelles.
«Le soja, on en a besoin aujourd’hui en Europe», a affirmé Emmanuel Macron dans son interview sur France 2 le 26 août. Le chef de l’Etat a aussi reconnu une «part de complicité» de la France dans la déforestation de l’Amazonie, via les importations de soja. M. Macron a appelé à «recréer la souveraineté protéinique de l’Europe» en développant la production domestique de protéines. Une orientation «irréaliste», a réagi Greenpeace dans un communiqué du 27 août. Pour l'ONG, «acquérir une souveraineté protéique, si chère au président français, ne pourra se faire qu’en réduisant notre production de viande, d’œufs et de produits laitiers.»