Somme produits locaux : des ambitions plein le panier
Soixante-dix professionnels de la Somme se sont rendus
au forum de Somme produits locaux ce 19 juin, à la ferme des Leleu, à Saint-Fuscien. De nouveaux débouchés en perspective pour les producteurs.
Objectif 13 % minimum de produits locaux dans chaque collège de la Somme avant fin 2018. Le Département compte bien décliner à son échelle la volonté de la Région de dynamiser les circuits courts entre agriculture et restauration. Et le premier outil, pour y parvenir, est la plateforme en ligne Somme produits locaux, initiée en 2011 par le Conseil départemental et la chambre d’agriculture. «Elle est reconnue en matière d’approvisionnement dans les restaurations collectives de notre territoire, particulièrement dans nos collèges», détaille Hubert de Jenlis, conseiller départemental du canton d’Amiens Sud, ce 19 juin, lors du forum Somme produits locaux organisé dans l’exploitation d’élevage laitier des Leleu, à Saint-Fuscien.
La journée réunissait une quinzaine de producteurs et soixante-dix professionnels, d’établissements publics et privés de la Somme, intéressés par la démarche. Pour Christophe Menard, éleveur de poulets et pintades à Aubvillers, c’était l’occasion de présenter ses produits à de nouveaux clients potentiels. «Je livre déjà plusieurs collèges de mon secteur, comme Ailly-sur-Noye, Montdidier et Rosière-en-Santerre, en plus de la vente à la ferme, explique-t-il. Le circuit court représente 10 % de mes ventes, mais je compte bien développer cette part.» Une activité valorisante qui nécessite cependant de la main-d’œuvre. Aujourd’hui, deux salariés aident Christophe à abattre trois cents volailles, deux fois par semaine, puis à les découper. Ce qui fait sa force : «tout est fait sur place. Nous achetons les poussins très tôt et les céréales pour les nourrir sont cultivés à la ferme.»
Une traçabilité dont les chefs de cuisine sont friands. Cyril Blarez, secrétaire d’intendance au lycée de l’Authie, à Doullens, espère bien dénicher les pépites qui feraient le bonheur de ses gourmands élèves. «Nous travaillons avec Somme produits locaux depuis 2017, notamment pour le fromage de chèvre. Mais peu de producteurs de notre secteur vendent en direct, et encore moins via cette plateforme.» Les 10 % de produits made in Somme qui apparaissent séduisent cependant les élèves. Le lycée espère faire augmenter ce chiffre.
Meilleure plateforme régionale
Ce genre de dynamique a permis à la plateforme samarienne une sacrée évolution : «Elle est celle qui a enregistré le plus de commandes dans la région, avec une progression de 78 % depuis 2015», assure Hubert de Jenlis. En 2017, 153 agriculteurs ont livré 243 acheteurs et plus de 610 000 € de commandes ont été passées.
Et les producteurs ne sont pas à court d’initiatives pour booster leur bébé. L’assemblée générale, organisée le matin, a permis de détailler la stratégie jusque 2020. «A partir de septembre, nous allons intégrer la plateforme régionale Approlocal. Nous allons donc pouvoir répondre à plus d’acheteurs», explique Gégoire Leleu, le président. Les producteurs souhaitent aussi se démarquer à travers plusieurs labels, qu’ils obtiendront à titre individuel. Objectif 100 % d’agriculteurs labellisés à terme. Pour valoriser ses produits laitiers, par exemple, Gégoire Leleu espère que son exploitation obtiendra la certification HVE (Haute valeur environnementale), qui prouvera ses bonnes pratiques en termes de biodiversité, de fertilisation, de protection phytosanitaire et de gestion de l’eau.
Enfin, Somme produit locaux se lance dans une réflexion logistique de taille : «Jusque-là, les producteurs livrent leurs produits eux-mêmes aux clients ou font appel à un transporteur. On se lance dans une étude pour étudier une solution moins contraignante.»
Une étude pour l’avenir des circuits courts
Pour aller plus loin dans la structuration des circuits courts dans le territoire, le Département mène une étude qui a pour objectif de dresser un état des lieux des circuits alimentaires de proximité dans la Somme, pour définir des perspectives de développement d’ici 2021 et élaborer une stratégie partagée entre les acteurs locaux concernés. Pour y répondre : cliquez ici