Stress et isolement : en sortir par le dialogue

La particularité des risques psycho-sociaux tient d’une part à ce qu’ils ne sont pas liés à des dangers facilement repérables ou identifiables comme par exemple le bruit ou l’utilisation de produits chimiques. D’autre part, il est difficile d’imaginer toutes les expositions possibles à ces dangers et donc les risques qui en découlent. Il ne s’agit pas non plus de mesurer un niveau de ressenti qui indiquerait automatiquement un niveau de souffrance.

Repérer les processus
L’expérience montre que c’est à partir d’entretiens, d’écoute, d’observations des situations de travail que les facteurs de risques peuvent émerger. Il faut donc repérer les processus qui peuvent favoriser l’apparition de difficultés de type psycho-social aussi bien chez les salariés que parmi les chefs d’exploitation agricoles. Mais pour faire le lien entre contenu, organisation du travail et santé au travail, une connaissance précise des situations de travail vécues et une écoute attentive sont nécessaires.
L’écueil principal est bien d’amener à une prise de conscience de ces réalités tant de la part des salariés qui peuvent en cacher la réalité (car les difficultés sont assimilées à une faiblesse personnelle), que des chefs d’exploitation ou de leur entourage qui n’en perçoivent pas la profondeur. Le problème étant rejeté sur une supposée fragilité des individus ou sur des causes extérieures. Il arrive que les conflits sont le plus souvent abordés en termes de relations inter-personnelles voire à l’échelon psychopathologique.

Les facteurs de risques liés au travail
Parmi les facteurs de risques, les contraintes liées à l’organisation du temps de travail ou à celle du travail lui-même sont importantes en agriculture. Les contraintes organisationnelles portent sur le rythme de travail (soin aux animaux le week-end pour les éleveurs), la charge de travail (plus élevée à certaines périodes de l’année), la compétence requise dans de nombreux domaines très divers, la polyvalence, les marges de manœuvre, les difficultés à trouver des possibilités de coopération avec les collègues…
S’ajoutent à ces obligations professionnelles, les tâches administratives qui incombent aux agriculteurs pour percevoir les aides auxquels ils peuvent prétendre et qui sont nécessaires à l’équilibre financier de leur exploitation. Peuvent aussi s’ajouter les problèmes personnels, familiaux ou de santé.
Toutes ces situations peuvent conduire ou être vécues dans la solitude ce qui a pour effet d’en accentuer le poids et d’en éloigner la sortie.

Le dialogue au cœur de la prévention
La nature et l’origine des risques psycho-sociaux placent l’organisation du travail et le dialogue au coeur des mesures de prévention pour en connaître les causes puis identifier les pistes d’actions possibles.
Fort de ces constatations, le comité ‘Stress et isolement en agriculture’ propose des journées d’échange et de partage (cf programme en encadré).


Parler de ses difficultés pour mieux les maîtriser

Six journées d'échange
Le comité ‘Stress et isolement en agriculture’ propose des journées d’échange et de partage à ceux qui ont besoin de soutien dans les démarches administratives de leurs exploitations.Trois modules de deux jours chacun sont programmés dans les secteurs Avre-Luce-Noye de la MSA (cantons de Boves, Moreuil, Ailly sur Noye, Corbie) et Plateau Picard Nord (cantons de Doullens, Bernaville, Acheux-en-Amiénois, Villers-Bocage).
• Le Paraclet à Cottenchy : jeudi 21 et vendredi 22 mai, jeudi 28 et vendredi 29 mai, jeudi 11 et vendredi 12 juin.
• Maison Familiale de Villers-Bocage : lundi 18 et mardi 26 mai, lundi 1er et jeudi 4 juin, lundis 8 et 15 juin.
Frais de formation et de repas pris en charge.

Renseignements et inscription dans les meilleurs délais : Christelle Vérité au 06 11 24 81 19 - verite.christelle@picardie.msa.fr ou Najat Ezzahar au 03 22 82 64 49 - ezzahar.najat@picardie.msa.fr