Main-d’œuvre
Un concours pour valoriser les agents régionaux du remplacement
Ils sont des éléments de plus en plus sollicités dans toute la région. Eux, ce sont les agents du service de remplacement. Jeudi 15 juin, lors des Journées régionales de l’herbe à Haut-Lieu (59), un concours les a mis en lumière. L’occasion de leur donner la parole.
Ils sont des éléments de plus en plus sollicités dans toute la région. Eux, ce sont les agents du service de remplacement. Jeudi 15 juin, lors des Journées régionales de l’herbe à Haut-Lieu (59), un concours les a mis en lumière. L’occasion de leur donner la parole.
À entendre les exclamations et les rires qui fusent du large stand qu’ils occupent, l’un des objectifs de la première édition du concours régional des agents de remplacement - faire connaissance et créer une cohésion d’équipe - est déjà bien rempli. Ce jeudi 15 juin en début d’après-midi, ils sont 29 agents à être venus de part et d’autre des Hauts-de-France, du Nord et de ses deux antennes (Nord Réso et Thiérache-Hainaut), de la Somme ou encore de l’Oise. Des jeunes et moins jeunes, des femmes et des hommes, réunis dans la bonne humeur avant de s’affronter devant un jury de professionnels pendant deux jours et sur cinq épreuves : soudure, contention, conduite d’engins, reconnaissance de graines et passage de consignes…
Valoriser un métier qui manque de bras
Un concours tout neuf pour mettre en lumière les agents de remplacement, les valoriser et attirer de nouveaux candidats car le service régional est en recherche constante de main-d’œuvre. Pour cela, l’objectif est de montrer qu’être agent de remplacement, c’est savoir tout faire, ou presque. «Les cinq épreuves du concours, c’est ce qui fait le quotidien des agents, résume Clélia Chevalier, déléguée régionale. Congés de maternité ou paternité, vacances, arrêt maladie, répit, formation ou encore mandat syndical, ils sont appelés à remplacer pour plusieurs motifs et pour plusieurs activités.»
Traite, maraîchage, conduite d’engins agricoles… Dans les Hauts-de-France, ils sont près de 600 agents et les contrats et profils sont variés. Émilie Walemme, originaire de Colleret près de Maubeuge, a 21 ans et fait partie de ces jeunes qui ont choisi cette voie. «J’ai été embauchée en CDD pendant un an et depuis six mois, je suis en CDI. J’aimerais bien faire ça encore quelques années, quand mes parents seront en retraite, je reprendrai leur ferme.»
En attendant, la jeune femme s’épanouit dans son job : «Je ne me voyais pas faire des années d’études, je préfère apprendre sur le tas. C’est de la pratique tout le temps, tout le temps !» Formée à la soudure grâce au service de remplacement, elle participe à cette épreuve lors du concours.
Candice Vandertische, autre participante, confirme : «Les vaches sont toutes différentes, les fermes sont toutes différentes. C’est ce qui me plaît, toutes ces choses qui diversifient le métier. D’un jour à l’autre, d’un endroit à l’autre, ce n’est pas pareil.» Pour les deux jeunes femmes, la polyvalence est le maître-mot de leur métier. À leurs côtés, Vincent Lebleu ne dément pas, loin de là. À 53 ans, il est de ces profils différents qui composent le service de remplacement. Basé à Nieppe dans le Nord, il est agent depuis trois années après avoir fait du conseil en élevage et avoir été gérant d’une exploitation. Il loue «la force d’adaptation» de l’agent de remplacement lors de missions qui peuvent durer six mois comme une seule matinée, selon les «évènements heureux ou malheureux». Le plus "vieux" des participants au concours conseille aux jeunes et aux moins jeunes de se lancer dans l’aventure. «On voit différents points de vue, il y a beaucoup d’échanges, explique-t-il. Et puis la reconnaissance des personnes chez qui l’on va, c’est important aussi.»
Sélection pour la finale nationale
Vincent, avec Candice, participe à l’épreuve de contention lors de laquelle ils doivent mener le bovin à la cage de contention et lui faire réaliser un petit circuit, le tout en étant chronométré. Une façon de montrer tout leur savoir-faire avec, quand même, un peu de challenge car le gagnant de chaque épreuve gagne sa place pour le concours national lors de Terre de Jim, les 8, 9 et 10 septembre prochain à Cambrai. «On s’est dit qu’il fallait s’entraîner et apprendre à se connaître pour ensuite représenter les Hauts-de-France», explique Clélia Chevalier, avant de glisser dans un grand sourire : «Ce sera chez nous, on espère bien gagner !»
Le palmarès du concours régional
Contention : Océane Lemetayer (Oise)
Conduite : François Boutin (Nord Réso)
Reconnaissance de graines : Rudy Pomart (Somme)
Passage de consignes : équipe Nord Thiérache.