Elevage
Un premier robot d’alimentation est installé dans la Somme
La famille Lardeur, installée en Gaec à Beauquesne, a fait le choix d’investir dans un robot d’alimentation Lely Vector pour son atelier d’engraissement de taurillons. L’outil répond au besoin de main-d’œuvre et devrait améliorer la performance.
La famille Lardeur, installée en Gaec à Beauquesne, a fait le choix d’investir dans un robot d’alimentation Lely Vector pour son atelier d’engraissement de taurillons. L’outil répond au besoin de main-d’œuvre et devrait améliorer la performance.
Sur son rail, le grappin va et vient au-dessus de la cuisine d’alimentation. Il se sert en quantité précise de maïs, pulpes de betteraves, miscanthus et rumiluz, puis les dépose dans un des deux robots de mélange et d’alimentation, dotés d’une cuve et d’une vis de mélange. Celui-ci, autonome grâce à ses batteries, rejoint alors les bâtiments d’élevage. Il repousse la ration à l’auge et mesure sa hauteur. En fonction de son analyse, il déclenche ou non une nouvelle distribution.
Depuis le 15 mars, ce robot Lely Vector nourrit les quatre-cents taurillons de Yann, Carole et Antoine Lardeur, installés en Gaec à Beauquesne, au sud de Doullens. Le tout premier du genre dans le département. «Historiquement, nous étions naisseurs-engraisseurs avec quatre-vingt mères, raconte Yann. Je voulais arrêter les bêtes, mais Carole tenait à l’élevage, alors nous nous sommes orientés vers un atelier d’engraissement de taurillons. Le nombre de bêtes a augmenté avec l’installation de notre fils. Comme je ne crois pas en un repas unique, je nourrissais les bêtes trois fois par jour, au godet désileur. Ça me prenait un temps fou.» Un jour où ses parents sont partis en congé, Antoine s’est retrouvé seul à gérer l’élevage. «C’était ingérable, confie-t-il. Il fallait de toute façon investir dans du matériel. En cherchant, je suis tombé sur une vidéo Youtube qui présentait le robot. C’était exactement ce qu’il nous fallait !»
Meilleure performance à la clé
Quelques discussions plus tard, la décision était prise. Un tel outil a coûté 240 000 €, financé en partie grâce à un dossier PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). Un seul grappin suffit, mais deux bols sont nécessaires pour nourrir tout le cheptel. «Un bol permet de distribuer 10 t de MS/jour, deux bols permettent 14 t de MS/jour», précise Laurent Willams, responsable de marché Lely Vector.
Cet investissement devrait permettre à l’exploitation de gagner en performance. Premièrement, il répond en partie à un besoin en main-d’œuvre. «Pour nourrir les animaux, je n’ai plus qu’à alimenter la cuisine chaque jour, soit apporter les aliments dans leurs cases respectives, note Yann. Ça me prend quelques minutes seulement.» Pour Carole, c’est un vrai soulagement. «À la moisson, quand les hommes sont en plaine, je me retrouve seule à gérer l’élevage. Aujourd’hui, je sais que je peux le faire sans me tuer à la tache.»
Une valorisation optimale des aliments
Deuxièmement, il effectue une tâche à un rythme insoutenable par l’Homme. «La ration de 30 kg par animal est désormais distribuée en six à huit fois, de jour comme de nuit. Il n’y a plus de refus ni de concurrence à l’auge. La valorisation des aliments est bien meilleure», constate Carole. Presque un mois d’engraissement pourrait ainsi être gagné pour un taurillon. Chez Lely, l’amélioration de la santé des animaux un des arguments utilisés : «Une ingestion actionnée en de nombreux repas peu copieux tout au long de la journée stabilise le pH du rumen. Or, si le pH est bas, la flore microbienne devient inefficace. Ainsi, les bovins utilisent efficacement le fourrage qu’ils ingèrent.»
Un tel robot ne dispense cependant pas de surveillance. «Je vais voir mes bêtes six fois par jour», assure Carole. La férue d’élevage a d’ailleurs gagné en précision dans le suivi de ses bovins depuis l’installation du robot, puisque celui-ci est connecté au logiciel de gestion du troupeau Lely T4C. Il génère des «indicateurs clés de performance» (KPI) qui fournissent des informations en temps réel sur l’ingestion de matière sèche et des quantités d’aliments selon les groupes d’animaux. «Je peux adapter au mieux la stratégie d’alimentation». Ce logiciel devrait bénéficier de quelques évolutions très prochainement.
Moins de dépense énergétique
Les économies sont enfin faites sur la dépense énergétique. «Les éleveurs ont rarement conscience de la consommation de carburant du tracteur qui sert à nourrir, mais c’est énorme. La consommation électrique du Lely Vector est estimée à 1 €/jour pour 100 UGB», annonce Laurent Willams. Plus de 4 000 l de fioul seraient ainsi économisés chaque année. La famille Lardeur table sur une économie totale de 6 à 7 000 € par an grâce à ce robot. «L’étude économique sera à faire dans un an. Ce qui compte, à la fin, c’est la marge», rappelle Daniel Platel, conseiller en élevage à la Chambre d’agriculture de la Somme.
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