Un roto plutôt qu’un robot
En 2016, pour remplacer leur salle de traite vieillissante et sous-dimensionnée par rapport à leur production
en hausse, les membres du Gaec du Petit village, à La Neuville-Vaux, près de Beauvais, ont fait le choix
du roto 24 places intérieur et ne le regrettent pas.
En 2016, pour remplacer leur salle de traite vieillissante et sous-dimensionnée par rapport à leur production
en hausse, les membres du Gaec du Petit village, à La Neuville-Vaux, près de Beauvais, ont fait le choix
du roto 24 places intérieur et ne le regrettent pas.
«À l’époque, avec notre salle de traite 2 x 6 places en épis cons-truite en 1986, on mettait presque trois heures, lavage compris, pour traire nos presque cent vaches. Avec l’installation de mon fils Corentin, notre quota a augmenté pour arriver à 1 200 000 l et il nous était impossible de continuer ainsi», reconnaît Gilles Pelletier.
Père et fils se lancent alors à la recherche du meilleur investissement pour leur exploitation. «Notre première intention a été de nous doter d’une salle en 2 x 9, traite arrière. Nous sommes allés voir des installations de ce type et, au final, cela n’a plus à aucun de ceux susceptibles d’effectuer la traite ! Les entrées et sorties des animaux étaient jugées trop lentes, ce qui ne nous aurait permis que de gagner trente minutes par traite, dérisoire au vu de l’investissement nécessaire», détaille Corentin Pelletier.
Les éleveurs pensent que c’est alors une question de dimensionnement et s’intéressent aux salles 2 x 12, toujours traite arrière pour limiter les risques de coups de pieds.
Mais ce type d’installation est trop encombrant par rapport au bâtiment actuel et il aurait fallu beaucoup bétonner.
«C’est lorsque des salariés de Bellay sont venus poser des filets brise-vents qu’ils nous ont parlé du roto, auquel on n’avait pas pensé. On avait bien évoqué le robot de traite, idée vite abandonnée car nous avons beaucoup de pâtures et je ne suis pas fan d’informatique. Mais le roto, on ne l’avait pas envisagé», concède Gilles Pelletier. Les membres du Gaec visitent plusieurs rotos, en fonctionnement et en construction. Gilles, son épouse Nathalie, Corentin et sa compagne Perrine tombent d’accord : ils en apprécient le flux continu, sans temps mort.
Un équipement satisfaisant
Commande est passé chez GEA Bellay pour un roto de 24 places, un investissement de 172 000 € auquel il faut ajouter 40 000 € de maçonnerie, réalisée par eux-mêmes pour partie. La salle d’attente est installée à la place de l’ancienne salle de traite et dotée de chiens électriques pour faire avancer les animaux.
La transition entre l’ancienne salle et le roto s’est fait sans difficulté : les vaches n’ont mis que trois jours à s’habituer au nouveau dispositif. «Seuls les groupes de génisses élevées ensemble sont plus craintifs mais, une fois sur le quai, les animaux ne bougent plus», se félicitent les Pelletier. Chaque vache a sa place, il y a moins de bousculades, il est plus facile de les trier en sortie de traite grâce à une porte manuelle qui les oriente vers la stabulation paillée, l’infirmerie ou l’aire d’alimentation. Une aide bienvenue pour la gestion du troupeau et de la reproduction.
«La traite est moins pénible à effectuer, celui qui branche ne bouge pas beaucoup et on ne met plus que 1h30 pour traire entre 90 et 100 vaches laitières. Le roto nous permet un gros gain de temps de travail», se félicite Corentin. Il faut juste trouver la bonne cadence de rotation : trop lent et les vaches ne rentrent pas dans leur place, trop rapide et elles ne sont pas finies de traire. Un tour (24 vaches) dure quinze minutes et une vache est traite en moyenne en six minutes.
L’entretien du roto est assez facile. Un moteur électrique fait tourner le roto qui est posé sur des patins et un groupe électrogène est là en cas de panne électrique.
La maintenance consiste surtout à laver et graisser et les Pelletier espère que l’équipement durera vingt ou trente ans, alors qu’il est amorti sur quinze ans. «On peut traire tout seul, mais c’est mieux de le faire à deux. Cela reste quand même un travail pénible et l’accessibilité pour arriver au centre se fait par un dédale de couloir, pas toujours pratique. Mais, malgré son coût élevé, nous sommes très satisfaits de notre choix», concluent père et fils.