Une couverture de silos sans pneus, c’est possible
Éleveurs laitiers à Cambron, à l’ouest de la Somme, Carole et Sylvain Boudaillier ont opté pour des solutions de la société Velitex pour la couverture de leurs silos de maïs avec un tarif privilégié via un achat groupé.
Fini la corvée des pneus. Depuis qu’ils ont opté pour la couverture de leurs silos avec un film d’ensilage Sealplus® et la bâche Silosat®, Carole et Sylvain Boudaillier admettent s’être «facilité la vie». Lorsqu’ils répondent il y a quelques mois à une enquête sur leurs pratiques de couverture des silos avec la FDSEA de la Somme et la coopérative Lact’Union, ils n’imaginaient pas encore les gains qu’ils allaient pouvoir réaliser en remplaçant les pneus par cet autre procédé commercialisé par la société Velitex.
Film et filet protecteurs
Le principe ? Une fois le silo constitué et tassé, on installe un film barrière à oxygène (SealPlus®) de 45 microns qui se dépose et se «colle» sur la matière ensilée, «y compris sur les passages de roue», constate Carole Boudaillier. La suite, c’est l’installation d’un filet de protection (Silosat®) de 200 grammes au m2, en polypropylène et résistant aux UV. Son positionnement s’effectue par bande de 5,20 ou 10,40 mètres de large. La longueur varie, quant à elle, de 8 à 24 mètres. Pour tenir l’ensemble, on y installe des sacs remplis de graviers ou de sable. Les pneus qui servaient auparavant de poids sur la bâche, sans garantie d’étanchéité, sont quant à eux mis au rebut. La durée de vie du filet de protection est estimée à une dizaine d’années ; seul le film barrière est à remplacer chaque année.
Gain de temps
«Stocker des pneus d’une année sur l’autre, c’est stocker de l’eau stagnante. Un tas de pneus, c’est un refuge pour des nuisibles. Et esthétiquement, ce n’est pas joli d’avoir cela dans un coin de la cour», constate pour sa part Sylvain Boudaillier. Mais s’il ne s’en est pas séparé avant, c’est justement en raison de la difficulté à s’en débarrasser. Une fois qu’ils ont sauté le pas et trouvé une solution d’enlèvement pour les anciens pneus, «il a fallu préparer les sacs de graviers en amont, mais une fois que cela est fait, on est tranquille pour un moment», renchérit son épouse. Utiliser des pneus, c’est aussi prendre le risque de retrouver des résidus jusque dans l’auge. Enfin, en optant pour une nouvelle méthode, ils ont aussi gagné un temps précieux lors de la couverture du silo. «L’an dernier, nous faisions les choses en deux temps. Pas cette année, puisqu’il ne nous a fallu qu’une demi journée pour le faire», rapporte Carole Boudaillier. «Pour une première utilisation, on pensait que ce serait plus compliqué ; au final, on a un silo propre».
Moins de pénibilité
Attentifs à la qualité de l’alimentation de leur troupeau, Carole et Sylvain Boudaillier ont désormais hâte de voir comment leur silo à évoluer depuis sa constitution. D’ici une quinzaine de jours, ils devraient commencer à s’y servir. «Ce sera une surprise, mais on y fait très attention. Le plus important reste le tassage. On met ensuite un conservateur dans le silo. L’idéal serait qu’on obtienne un résultat au moins égal à ce que nous faisions avant. Cela viendrait s’ajouter à ce qu’on a gagné en pénibilité», témoigne l’éleveuse. Avec ce qu’il leur reste de bâches et de filets de protection, les époux Boudaillier sont désormais tentés de tester cette méthode sur leurs silos d’ensilage de ray-grass.
Un enlèvement des pneus à tarif préférentiel
Lancé en ce début d’année par la FDSEA de la Somme, un projet de collecte de pneus usagés dans le département continue son bonhomme de chemin. À ce jour, on compte 385 exploitations intéressées par une collecte de pneu usagés pour leur valorisation. «L’opération est ouverte à tous, que l’on soit adhérent ou non», expliquait en ce début de semaine Samuel Decerf, animateur syndical en charge de l’opération. Tous types de pneus - agraires, de véhicules légers ou poids lourds - pourront être débarrassés pour un coût maximum de 60 € par tonne. Ce tarif préférentiel - on est loin des 250 € par tonne habituellement demandé - s’explique par le fait qu’il s’agit d’une démarche collective et qu’elle implique financièrement un certain nombre de partenaires, dont les collectivités locales. Actuellement, on estime à 2 700 tonnes le volume de pneus à faire disparaître des cours de fermes ayant répondu à l’enquête. Une carte détaillant une dizaine de points de collecte des pneus (silos ou dépôts de coopératives, négoces...) ainsi qu’un calendrier devraient prochainement être mis en place pour faciliter les regroupements, avant que les pneus usagés soient acheminés vers des centres de revalorisation.
Renseignements auprès de Samuel Decerf, conseiller syndical FDSEA 80 au 03 22 53 30 33