Une étude régionale sur les résidus de pesticides dans l'air
Atmo Picardie a relevé au moins une fois 47 molécules.
Dans le cadre de sa politique environnement santé, le Conseil régional de Picardie a demandé à Atmo Picardie (Association pour la surveillance de la qualité de l'air) d'étudier la présence aérienne de résidus de produits phytosanitaires. L'étude s'est déroulée l'an dernier.
Elle s'est intéressée à la recherche de 71 molécules dans l’air ambiant sur quatre sites : deux en milieu rural (Estrées-Mons, 80 et Saulchery, 02), deux en milieu urbain à Creil (60) dont un à l’intérieur d’un établissement recevant du public.
L'étude rappelle au préalable que trois phénomènes sont à l'origine de la présence de produits phytosanitaires dans l'air : la suspension des gouttelettes les plus fines, la volatilisation, et l'érosion éolienne des sols traités, c'est-à-dire le transfert par le vent sous forme de particules de sols ou de poussières contaminées.
71 molécules étaient recherchées. Parmi celles-ci, 47 ont été quantifiées au moins une fois sur les différents sites de mesure (23 fongicides sur 25, 20 herbicides sur 30 et 4 insecticides sur 16).
C'est le site de l’Inra qui a présenté la plus grande diversité de molécules relevées avec 43. La plus faible a été relevée dans le site de l'intérieur (Creil) avec 25 molécules.
Le chlorotalonil a été la molécule la plus fréquemment détectée avec 77% des échantillons. L’époxyconazole, la fenpropidine et la pendimethaline l'ont été sur 61,5% des échantillons.
Les concentrations moyennes des molécules ne dépassaient pas 0,41 ng/m3 .
A noter que certaines molécules non autorisées en France ont été relevées sur plusieurs sites. C'est le cas des dimethenamide, diuron, terbuthylazine et trifluraline.
Au final, cette étude a permis de constater que de nombreuses molécules pouvaient être observées sur les différents sites de mesure aussi bien dans l’air ambiant qu’à l’intérieur d’un bâtiment recevant du public.
Suite à ces résultats, Atmo Picarde estime qu’il serait opportun de poursuivre l’observation des résidus de pesticides dans la région.