Une qualité de blé qui ouvre des marchés
FranceAgriMer se montre optimiste pour la campagne commerciale céréalière 2019-2020 malgré la vive concurrence des pays de la mer Noire sur le marché mondial.
la deuxième meilleure performance des vingt dernières années après 2015.
L’enquête qualité des blés 2019 menée par FranceAgriMer et l’institut Arvalis, présentée le 11 septembre à l’issue du conseil spécialisé grandes cultures de l’organisme public, confirme les premières estimations optimistes du mois d’août. Pour le blé tendre, les analyses révèlent notamment des poids spécifiques (PS) exceptionnels, avec une moyenne nationale à 79,5 kg/hl, soit la deuxième meilleure performance des vingt dernières années après 2015. En ce qui concerne les teneurs en protéines, la moyenne hexagonale s’établit à 11,5 %. Ajoutons à ce tableau une teneur en eau moyenne de 12,1 % qui devrait garantir de bonnes conditions de conservation et des indices de chute de Hagberg à un très bon niveau, avec 92 % des volumes collectés au-delà des trois cents secondes.
82 % des blés tendres de bonne qualité meunière
Sur le plan de la qualité technologique, la force boulangère atteint également un bon niveau à 186 en moyenne. Le rapport moyen ténacité sur extensibilité (P/L) s’affiche à 0,96, révélant une bonne résistance des pâtes. Enfin, la qualité boulangère qui atteint en moyenne 261 devrait répondre à la majorité des utilisations en panification. En termes de classification, 82 % des blés sont répartis dans les classes «Supérieur» et «Premium», avec un taux de protéines supérieur à 11 %, un PS supérieur à 76 kg/hl et un indice de chute de Hagberg dépassant les deux cent vingt secondes. Pour le blé dur, c’est également la qualité qui prévaut. Le PS est très élevé (80,2 kg/hl en moyenne). Les indices de chute de Hagberg sont excellents, 76 % des lots analysés se situant au-dessus de trois cent cinquante secondes. La faible teneur en eau (11,4 % en moyenne) va faciliter la conservation des grains. La teneur en protéines s’établit en moyenne à 13,9 %. Le mitadinage est bien contenu, près de 70 % de la collecte est inférieur à 10 %. Enfin, le taux de grains mouchetés est faible, la quasi-totalité de la collecte se situant en dessous de 5 %
Premier achat égyptien de blé
Ces bons résultats qualitatifs devraient être à mêmes de rassurer les opérateurs français et ce, dans un contexte de concurrence accrue avec les origines de la mer Noire. à la faveur d’une production record, l’Ukraine devrait exporter 19 millions de tonnes (Mt) de blés en 2019-2020. Pour la Russie, le disponible à l’exportation pourrait atteindre 33 à 34 Mt. Mais FranceAgriMer se veut optimiste.
«Le blé français est actuellement parmi les plus compétitifs au monde, explique Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre. Les ventes sont facilitées par la baisse de l’euro face au dollar, il était tombé fin août à son plus bas niveau depuis mai 2017 à 1,1036.» Premiers signes encourageants : la Chine et l’égypte viennent d’acheter français. L’achat égyptien (60 kt) en début de campagne est une première depuis 2013. Du coup, FranceAgriMer a relevé à 11 Mt son objectif d’exportation vers les pays tiers sur cette campagne, soit une progression de 1,33 Mt par rapport à 2018-2019. L’organisme public prévoit aussi des exportations françaises vers l’UE en nette hausse (+ 1 Mt à 8,36 Mt) et une utilisation plus importante par les fabricants d’aliments du bétail (+ 969 000 t à 5,5 Mt). En raison d’une collecte en forte progression (+ 4,6 Mt à 35,7 Mt), le stock final sur le marché pourrait s’établir à 3,27 Mt, soit 387 000 t au-dessus du report moyen des cinq dernières campagnes.
Forte demande chinoise attendue en orge
Après deux mois de campagne, la France s’est également bien positionnée sur le marché des orges, grâce à la forte demande chinoise. FranceAgriMer prévoit un bond des ventes vers les pays tiers (+ 40 %à 3,4 Mt). La Chine s’est hissée en 2018-2019 au premier rang des importateurs d’orges françaises devant l’Arabie saoudite. Les exportations vers nos voisins de l’UE sont, en revanche, estimées en retrait en un an (- 223 000 t à 3,56 Mt). Les prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail sont plus optimistes (+ 277 000 t à 1,3 Mt).
Les autres postes du bilan ne devraient pas bouger. Mais en raison de la hausse de la collecte (+ 2,21 Mt à 11,47 Mt), on s’orienterait vers un stock de report présent sur le marché de 2,24 Mt, nettement au-dessus de la moyenne quinquennale (+ 969 000 t). Concernant le maïs, les prévisions de FranceAgriMer laissent entrevoir un stock de report de 2,29 Mt, en recul de 214 000 t par rapport au niveau moyen des cinq dernières campagnes. L’utilisation dans l’alimentation animale pourrait chuter en un an de 788 000 t à 2,5 Mt. Les livraisons vers l’UE sont attendues en hausse de 128 000 t à 4,08 Mt alors que les exportations vers les pays tiers diminueraient de 25 000 t à 120 000 t.