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Une récolte bien valorisée grâce à un travail efficace du grain

La coopérative vient de tenir ses quatre assemblées générales de section dans le département.

Une assemblée de section très vivante grâce aux interventions des jeunes adhérents.
Une assemblée de section très vivante grâce aux interventions des jeunes adhérents.
© AAP

A Noriap, les assemblées de section sont l’occasion de revenir sur la récolte 2014 et sa commercialisation, ainsi que sur le résultat financier qui en a découlé à la clôture de l’exercice. En même temps, elles offrent la possibilité aux centaines d’adhérents qui y participent d’échanger avec leurs élus, ainsi qu’avec l’équipe administrative sur toutes les questions qui les préoccupent. Pour faire face à la problématique liée à la qualité des blés de la récolte 2014, notamment le Hagberg, plusieurs décisions ont été prises, a expliqué Martin Migonney, directeur général du groupe Noriap, en présentant les comptes.
Cinq tables densimétriques neuves supplémentaires ont été acquises pour séparer efficacement les grains. Un investissement directement lié au phénomène Hagberg, qui ne se reproduit que tous les douze à quinze ans. Parce que cet équipement est peu utilisé, qu’il est rapidement dépassé en termes de performance et qu’il aura été rentable l’année de son utilisation, il a été décidé de l’amortir en totalité sur l’exercice. Au final, le volume de collecte trop faible en protéine et en Hagberg se sera limité à seulement 20 000 T.
Pour le premier paiement des blés après la récolte, le conseil d’administration avait choisi un montant prudent, tout en s’engageant à verser très vite un premier complément de prix. «C’est ainsi que, dès novembre, 14,2 millions de complément de prix ont été versés alors qu’il n’y en avait pas eu l’année précédente à cette époque-là. Avec le second complément de prix de 14,7 millions d’euros au 30 juin, le montant total aura été de 28,9 millions reversés au cours de l’exercice contre 22, 6 millions d’euros au cours de l’exercice précédent», a expliqué Martin Migonney.
Au final, le résultat net de la coopérative Noriap, dont la répartition fera l’objet d’une résolution à voter à l’assemblée générale du 11 décem­bre, s’est élevé à 3,9 millions d’euros contre 3,5 l’année précédente. Sur ces 3,9 millions d’euros, 2,129 millions d’euros pourront être redistribués aux adhérents, dont 1,935 million uniquement à ceux qui ont livré au prix moyen, soit 553 008 tonnes de blé à 3,5 euros la T.

Les jeunes adhérents s’interrogent
Jean-François Gaffet, président de Noriap, n’avait pas manqué de rappeler en début d’assemblée que les bases du projet d’entreprise baptisé «NEO», qui succède à «Ambition 2015», s’articulent autour de trois piliers : les hommes (adhérents et salariés), le territoire et les productions. «Toutes nos décisions sont prises en fonction de ce socle», a-t-il assuré. Ce qui ne l’a pas empêché d’être interpellé tout d’abord sur les regroupements auxquels participent Noriap. «Ils limitent la concurrence !», assurait un jeune adhérent. «La concurrence existe toujours et notre recherche de partenariats, même avec de supposés adversaires n’a d’autre but que la performance de l’entreprise au service des coopérateurs», justifiait Jean-François Gaffet.
«Pourquoi trouve-t-on des différences entre le prix à la commande et le prix facturé ?», questionnait un autre adhérent de la région Sud. «Nous reconnaissons que notre coop est trop compliquée et qu’à vouloir être trop transparente, elle est allée trop loin dans la satisfaction des demandes des adhérents. Nous allons travailler très vite à la simplification de nos procédures en changeant nos logiciels, en abandonnant certaines propositions, en en redéfinissant de nouvelles dès cette année», a expliqué Martin Migonney.
«Quand on regarde autour de soi, on constate des écarts de prix très importants sur des produits basiques ! Est-ce parce que la coopérative marge confortablement ? Quel service apporte-t-elle en plus ?», s’étonnait une troisième. «C’est bien la preuve que la concurrence existe et que certains cherchent à faire des coups pour déstabiliser l’organisme en place. Nous estimons à Noriap disposer d’une offre cohérente. Nous ne cherchons pas à casser le marché aux extrémités de notre périmètre pour nous développer», a affirmé Martin Migonney.
«Vous avez créé des filiales, vous vous êtes lancés dans plusieurs partenariats, mais nous nous demandons ce que ça rapporte ? Il ne faut pas oublier la base !», lançait un autre. «La création de chaque filiale, sauf un cas particulier, a toujours répondu à un besoin en droite ligne avec le projet d’entreprise notamment par le lien avec l’adhérent», a rappelé Martin Migonney.
En région Ouest, Philippe Florentin, directeur commercial, a été interrogé sur l’intérêt de moyenner la protéine entre tous les adhérents. «Je n’y suis pas favorable, tout d’abord parce que la coopérative encourage la protéine par une prime que le marché ne rémunère pas, mais qu’il sanctionne si son niveau est insuffisant. Moyenner découragerait automatiquement les progrès individuels. En admettant que le principe soit quand même adopté, comment la calculer ? Par jour ? Par variété ? Sur un autre critère ? Pour moi, le vrai débat tient dans la réponse à la question suivante : comment éviter les taux de protéines insuffisants qui entraînent des réfactions à nos livreurs ? Nous souhaitons, chez Noriap, faire progresser les adhérents aujourd’hui pénalisés sur ce critère, et c’est l’ensemble qui en bénéficiera», a-t-il précisé.

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