Une revalorisation des retraites en septembre ?
Très attendue des retraités de l’agriculture, la revalorisation des retraites, comme s’y est engagé le gouvernement, est riche en rebondissements, notamment en ce qui concerne le calendrier.
Très attendue des retraités de l’agriculture, la revalorisation des retraites, comme s’y est engagé le gouvernement, est riche en rebondissements, notamment en ce qui concerne le calendrier.
À l’occasion d’un déplacement le 6 mars dans la Creuse avec le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a indiqué la volonté du gouvernement de faire entrer en vigueur dès le 1er septembre cette année, au lieu de 2022, la revalorisation des retraites des agriculteurs de 75 à 85 % du Smic, votée par le Parlement en juin. Il s’agit d’une précision du calendrier. Interrogé à l’Assemblée en juillet 2020 sur la date d’entrée en vigueur de la loi de revalorisation des retraites agricoles, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie avait assuré vouloir une application «dès lors que le système sera prêt». Autrement dit, potentiellement avant la date butoir fixée au 1er janvier 2022. «Je m’y engage, je ne remettrai pas à demain ce qui peut être fait aujourd’hui», avait déclaré Julien Denormandie affirmant ainsi avoir entendu la demande du Parlement et le fait que la MSA estimait être prête dès le 1er janvier 2021.
Jean Castex reste prudent sur l’échéancier
Depuis ces annonces par le ministre de l’Agriculture, des précisions ont aussi été apportées par le Premier ministre, Jean Castex sur une question de… calendrier. Lors de la séance de questions au gouvernement le 9 mars à l’Assemblée, alors qu’il répondait à une question du député André Chassaigne (Parti communiste) sur la date d’entrée en application de la réforme, le chef du gouvernement s’est montré prudent : «Je n’ose m’engager devant vous - car je sais que vous serez des observateurs scrupuleux de cet engagement - sur l’échéance du 1er septembre prochain», a répondu Jean Castex. Mais, a-t-il poursuivi, «je prends (…) l’engagement que nous mettons tout en œuvre, avec Julien Denormandie, pour qu’effectivement nous puissions devancer l’échéance du 1er janvier 2022», a-t-il ajouté. Jean Castex a évoqué des «travaux en cours d’instruction entre l’Assurance vieillesse et la MSA» pour que la revalorisation de la pension minimale de retraite puisse entrer en vigueur «simultanément en métropole et en Outre-mer», comme voté par le Parlement.
La FNSEA vigilante
Après la promesse de Julien Denormandie, et avant l’intervention de Jean Castex, la FNSEA s’était réjouie, de l’entrée en vigueur au 1er septembre de la revalorisation des retraites agricoles. «Il y a urgence à appliquer cette mesure qui permettra aux chefs d’exploitation à carrière complète d’atteindre un minimum d’environ 1 025 € par mois. Il est, en effet, profondément injuste qu’un agriculteur à carrière complète touche un minimum basé sur 75 % du Smic alors qu’un salarié bénéficie d’une retraite minimum calculée sur 85 % du Smic», avait réagi le 8 mars l’organisation syndicale. La FNSEA s’engage par ailleurs à veiller au grain pour que la revalorisation soit financée par «la solidarité nationale» et non par les agriculteurs, comme cela avait été le cas «en partie» lors de la revalorisation à 75 % du Smic en 2016. Enfin, toujours selon cette dernière, «ce signal est attendu par les générations d’agriculteurs qui ont bâti l’agriculture française sans ménager leurs efforts. Ils (les retraités de l’agriculture, ndlr) méritent cette reconnaissance».