Alimentation
Unesco : Roselyne Bachelot a tranché et choisit la baguette !
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a déclaré aujourd'hui, vendredi 26 mars, avoir retenu la candidature de la baguette de tradition française pour une inscription à l'Unesco.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a déclaré aujourd'hui, vendredi 26 mars, avoir retenu la candidature de la baguette de tradition française pour une inscription à l'Unesco.
La décision était attendue « fin mars » et l'on pensait qu'elle allait être remise à plus tard en raison de l'hospitalisation de la ministre de la Culture. C'est néanmoins ce vendredi 26 mars, auprès de nos confrères du journal Le Parisien que Roselyne Bachelot l'a annoncé : c'est bel et bien la baguette de tradition française qui sera proposée par la France auprès de l'Unesco pour une reconnaissance au patrimoine immatériel mondial. L'Unesco doit désormais donner sa réponse d'ici la fin de l'année 2022.
Pour la Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française, qui regroupe les 33 000 entreprises artisanales de la boulangerie en France, l'annonce a rapidement été commentée, avec un certain enthousiasme. Son président, Dominique Anract, « se réjouit de l'aboutissement de cette étape de la candidature », indique un communiqué de l'organisation ; cette décision venant concrétiser « près de quatre ans de travail ».
Pour les professionnels du secteur de la boulangerie et de la boulangerie-pâtisserie, « cette candidature, emblématique d'un savoir-faire unique et à préserver, portée par la communauté des boulangers, est aussi la candidature de tous les Français ». « Elle met en avant les valeurs de convivialité et de partage, le caractère populaire et le lien social véhiculés par la baguette de pain », poursuit la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-Pâtisserie Française. Et de rappeler que « chaque jour, plus de 12 millions de consommateurs poussent la porte d'une boulangerie ».
Une baguette, c'est du blé
Du côté du monde agricole, cette annonce est aussi de toute évidence une bonne nouvelle. Et pour cause : une baguette, ce n'est rien d'autre que du blé transformé en farine, de l'eau, de la levure, et une pointe de sel. En matière de culture du blé, la région Hauts-de-France en connait un rayon puisqu'elle est la première en termes de surfaces.
La fabrication de la baguette, c'est aussi des entreprises de transformation, à commencer par des moulins. La région Hauts-de-France en compte 15, dont les Moulins Riquier dans le département de la Somme.
Il y a quelques jours, précédant l'annonce de la ministre de la Culture concernant la baguette, L'Action agricole picarde a consacré un beau reportage à la baguette emblème du département de la Somme, « L'Avocette ». Il est à retrouver en ligne et dans la version « print » du journal, chez ses abonnés.
En donnant la parole au boulanger qui l'a créée, Jean-Jacques Hébert, mais aussi à des agriculteurs qui produisent le blé qui permettra de fabriquer la farine qui entre dans la recette de L'Avocette, il s'agissait « d'appuyer » la candidature de la baguette et de conforter la ministre Roselyne Bachelot dans son choix. D'abord, en partageant avec le plus grand nombre ce savoir-faire, mais également en livrant quelques chiffres : L'Avocette, c'est 35 boulangers partenaires qui ont fabriqué 480 000 baguettes en 2020, utilisant 980 quintaux de farine. Cela représente 130 tonnes de blé, soit entre 15 et 20 hectares de blé, et deux coopératives engagées (Calipso, Noriap).
Une niche ? « Oui, assure Christian Lesenne, l'ingénieur-conseil de la Chambre d'agriculture de la Somme qui accompagne la démarche sur le plan agronomique. Mais c'est l'image de la qualité locale qui est véhiculée ».
Plus largement, un hectare de blé tendre permet de produire 5,5 tonnes de farine, 25 000 baguettes de 250 grammes.
Le saviez-vous ? En France, chaque année, 10 milliards de baguettes sont consommées…