Pommes de terre
Xavier Bertrand sollicite (encore une fois) le ministre de l’Agriculture
Le président de la Région Hauts-de-France demande une nouvelle fois à l’État d’augmenter sa participation dans l’aide à la rénovation du parc de bâtiments de stockage après l’interdiction du CIPC.
Le président de la Région Hauts-de-France demande une nouvelle fois à l’État d’augmenter sa participation dans l’aide à la rénovation du parc de bâtiments de stockage après l’interdiction du CIPC.
La tournée des départements des Hauts-de-France de Xavier Bertrand à la rencontre d’agriculteurs la semaine dernière, puis une rencontre virtuelle entre le président de Région et la profession agricole en ce début de semaine (8 mars) ont remis le sujet sur le tapis : l’interdiction de l’utilisation du CIPC pour le stockage des pommes de terre et le montant d’aides destinées à accompagner les investissements dans de nouveaux solutions de stockage inquiètent toujours les producteurs.
Après avoir écouté la demande de la filière pommes de terre qui lui demande plus d’engagement, et avoir rappelé ce que la Région avait déjà engagé, Xavier Bertrand a écrit hier, mercredi 10 mars, au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie pour solliciter une « rallonge » de la part de l’État.
Dans le courrier cosigné de la vice-présidente du Conseil régional en charge de l’agriculture, Marie-Sophie Lesne, le président de la Région rappelle qu’elle est « prête à augmenter sa contribution financière à due concurrence de celle de l’État, afin de mobiliser une plus grande enveloppe FEADER ».
Actuellement, si l’État a d’ores et déjà accordé une enveloppe de 750 000 euros en 2020, « et autant en 2021 », selon la Région, « force est de constater que cette enveloppe n’est pas à la hauteur », écrit Xavier Bertrand. Or, selon les calculs de la profession agricole, « il faudrait 300 millions d’euros sur cinq ans pour la rénovation du parc des bâtiments de stockage de notre territoire ».
La demande de Xavier Bertrand à Julien Denormandie porte sur un doublement « a minima » de l’enveloppe de l’État allouée à cet effet. Ainsi, assure le président de la Région Hauts-de-France, « l’appel à projets qui sera lancé pourra avoir l’effet levier escompté pour rénover massivement le parc de bâtiments ».
« L’interdiction du CIPC entraîne des coûts supplémentaires importants pour nos agriculteurs, poursuit la Région (…) Ne pas accompagner ces mêmes producteurs reviendrait à faire peser intégralement sur eux la quasi-totalité du coût de cette interdiction (…) et entamerait grandement la compétitivité de cette filière d’excellence ».
Pour les non-initiés, la question est de savoir pourquoi le Conseil régional s’intéresse autant à la production de pommes de terre ? Pour ce qu’elle représente en termes économiques pardi : à elle seule, les producteurs des Hauts-de-France comptent pour 63% de la production nationale de pommes de terre, pour un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros et plus de 1 500 emplois. Plusieurs projets d’implantation d’usines de transformation – dans le Dunkerquois avec Clarebout, en Haute-Somme avec Ecofrost – devraient également faire prendre conscience de l’urgence qu’il existe à accompagner la filière pommes de terre pour lui permettre de rester compétitive.