Action syndicale : la colère monte d’un cran chez les éleveurs
Ce 2 juillet, c’est l’ensemble du territoire national qui a été le théâtre d’actions syndicales, du soir au matin, contre la faiblesse des prix de vente dans la production de viande et de lait.
Aux portes d’Amiens, les premiers rayons du soleil ont éclairé la route de plus de 70 agriculteurs qui sont allés bloquer les plateformes logistiques des enseignes Auchan et Simply Market, sur la zone industrielle Nord.
Les remorques de pneus, fumier, bâche ou paille déversées ont entravé l’accès aux camions de la plateforme. Ces derniers ont été bloqués une bonne partie de la journée. La Fdsea et les Jeunes Agriculteurs mettent ainsi une pression sur les centrales d’achat, rouleau compresseur des prix dans toutes les filières à l’heure actuelle.
Comme le soulignait Edouard Brunet, membre du bureau des JA de la Somme «toutes les filières sont en crise, et la solution viendra d’une revalorisation du prix de nos produits ! Il faut faire pression sur tous les maillons de la chaîne : les grandes surfaces, leurs centrales d’achat, les industries et l’Etat. Ce dernier est censé faire appliquer la loi Hamon et garantir des négociations équilibrées et justes pour les producteurs. Ce n’est pas le cas aujourd’hui !»
D’autres actions ont découlé sur tout le territoire, pour enfoncer le clou, et ce mouvement pourrait être amené à se prolonger dans les prochaines semaines, si rien n’évolue.
REACTION
Denis Delattre, secrétaire général de la Fdsea de la Somme
"Tous les indicateurs sont au rouge"
«La filière viande avait commencé à mettre la pression avec le blocage des abattoirs, les laitiers en rencontrant les responsables de grandes surfaces et les JA avec les actions «coup-de-poing» en supermarché. Et on voit qu’il y a des marges sur l’ensemble de la chaîne, mais pas de prix pour le producteur. Tous les indicateurs sont au rouge dans toutes les filières, et si la situation perdure, des zones entières d’agriculture vont s’effondrer, notamment en productions animales, mais pas seulement.
Payer un prix juste, sans flouer le consommateur, c’est le rôle des grandes surfaces. Assurer des négociations équilibrées, la survie d’un métier, et la nécessité alimentaire des concitoyens, c’est le rôle de l’Etat. Que chacun se bouge !
Nous resterons mobilisés tout l’été s’il le faut, mais la situation doit s’améliorer. N’hésitez pas à faire des relevés de prix et à nous remonter les acteurs aussi bien les entreprises que les grandes surfaces qui ne jouent pas le jeu».