Afdi Picardie réfléchit à de nouvelles aventures vers d’autres pays
Après la fin de l'action au Burkina et de nouveaux partenariats à Madagascar où s’impliquent les coopératives Acolyance et Céréna.

Militer pour le droit à l’alimentation dans le cadre d’un pacte entre les citoyens et les paysans, défendre l’exploitation familiale face à l’agrobusiness ultra libéral, défendre l’accès à la terre pour les paysans, les aider à s’organiser sur les plans syndical et économique sont autant d’enjeux que veulent relever les Afdi (Agriculteurs français et développement international). L’organisation picarde qui compte 300 adhérents individuels et trente organisations agricoles intervient principalement au Burkina Faso et à Madagascar. Grâce à différents partenariats, Afdi Picardie a concrétisé nombre d’actions dans ces pays.
Au Burkina, le Cagef va voler de ses propres ailes
«Le développement d’un service de conseil à l’exploitation familiale a été le cœur de notre partenariat avec le Cagef (Centre d’appui à la gestion des exploitations familiales). Aujourd’hui, ce dernier propose un service efficace à travers l’accompagnement des producteurs par trois conseillers de gestion burkinabé formés par Afdi. Tous les adhérents gèrent aujourd’hui leur quotidien avec autonomie et sont en totale sécurité alimentaire», a expliqué Luc Allard, membre du bureau d’Afdi Picardie. Il a annoncé la fin en 2015 du partenariat vieux de 17 ans, le Cagef n’ayant plus vraiment besoin de l’accompagnement d’Afdi.
«Cependant, depuis 2013, Afdi Picardie met l’accent sur le renforcement des capacités de gestion des responsables et des salariés du Cagef pour bien préparer son retrait. En parallèle, Afdi accompagne le Cagef dans le développement de nouvelles activités en vue d'augmenter le nombre de membres paysans et de trouver de nouveaux partenaires financiers».
Le Cagef travaille aussi sur de nouvelles activités comme le développement de prestations de service auprès d’autres organismes, la commercialisation groupée et contractualisée autour du Sésame, le développement des animations de groupe pour augmenter le nombre d’adhérents et la diversification des appuis techniques pour fidéliser les adhérents et en attirer de nouveaux. Deux thématiques sont ainsi à l’honneur : l’agroécologie et le riz pluvial.
Fin 2012, Afdi Picardie et l’Adaps (Association pour le Développement de l’agriculture et du paysannat du Sambirano) ont mis fin à une dizaine d’années de collaboration.
A Madagascar : deux nouveaux partenaires
2013 a donc été une année de transition pour l’intervention d’Afdi Picardie à Madagascar. L’accompagnement de sept coopératives cacao s’est poursuivi. En parallèle, des liens ont commencé à se tisser avec l’Union de coopératives Lazan’ny Sambirano, émanation de l’Adaps. «L’objectif de ces projets est d’accompagner les paysans dans la production d’un cacao de qualité, rémunérateur et produit dans le respect de normes sociales et environnementales répondant au cahier des charges de Rainforest Alliance», a commenté Bruno Demory, secrétaire général d’Afdi Picardie. «L’année 2014 marque le début d’une nouvelle aire avec le lancement officiel d’un partenariat entre Afdi Picardie, Lazan’ny Sambirano et deux coopératives picardes, Acolyance et Céréna» s’est-il félicité. Cela va permettre de poursuivre notamment l’appui pour la gouvernance, la gestion, la formation des paysans malgaches.
Les perspectives 2014
Selon la loi, 1 % des redevances eau doivent être versées dans des projets d’aide au développement. Afdi s’est rendue dans les agences Seine-Normandie et Artois-Picardie et a présenté des projets. Notamment l’alimentation en eau des villages de la zone du Sambirano. C’est accepté sous réserve de l’étude de faisabilité qui vient d’être lancée. «Notre partenaire historique, le conseil général de l’Oise, nous suit également sur ce projet», a précisé Bertand Venet, président d’Afdi Picardie.
Sur la cote Est de Madagascar, Afdi Picardie est présente avec Symrise, un industriel allemand spécialisé dans les arômes et Unilever, groupe multinational, sur de l’agriculture durable avec un volet aide au développement, un volet conseil exploitation familiale et un volet diversification cacao.
«Nous avons pour mission de former les paysans vulgarisateurs, on s’occupe de mettre en place le conseil en exploitation familiale comme au Burkina et la diversification cacao comme au Sambirano. Ce sont des projets prévus sur au moins trois ans. Nous recherchons d’ailleurs de nouveaux partenaires financiers», a conclu le président.
Dans la perspective de l’arrêt de participation avec le Burkina, une commission a été créée au sein d’Afdi pour réfléchir à de nouvelles aventures vers d’autres pays. Trois ont pour l’instant été retenus : Cambodge, Tchad et Maroc. Affaire à suivre…