Afdi : projet de petits élevages de volailles pour lutter contre la pauvreté au Togo
Afdi et son partenaire togolais lancent un projet de création de petits élevages de volailles pour des familles paysannes parmi les plus pauvres.
L’association Afdi, Agriculteurs français et développement international, est présente au Togo depuis 2014. Petit pays d’Afrique de l’Ouest encadré par le Bénin, le Ghana et le Burkina Faso, le Togo compte sur son agriculture pour se développer : 63 % de la population travaille dans le domaine agricole, qui représente 42 % du PIB national. Le potentiel agricole est très inégal entre le Nord du Togo, qui s’approche du Sahel, et le sud, qui bénéficie de deux saisons des pluies.
Mais, partout dans le pays, les paysans rencontrent des difficultés d’accès à la terre, aux crédits campagne, aux moyens de production et de commercialisation. C’est pour agir dans tous ces domaines qu’a été créée en 2008, à l’initiative de paysans togolais, l’Union régionale des producteurs de céréales de la maritime, UROPC-M.
Cette organisation paysanne regroupe aujourd’hui 2 431 membres. Selon son président, Ahlanko Kokouvi, «l’UROPC-M s’est organisée autour de la filière céréale, et plus particulièrement de la filière maïs. Notre objectif est de professionnaliser cette filière pour augmenter le revenu des producteurs». Ainsi, l’Union propose des formations techniques à ses membres pour optimiser les itinéraires techniques. Une attention particulière est portée au maintien et à la restauration de la fertilité des sols qui, dans certaines zones, est très faible. Des techniques agro-écologiques sont utilisées telles que le compost, l’association de céréales-légumineuses, la couverture des sols, etc. Avec le soutien d’Afdi, l’UROPC-M a mis en place un dispositif de conseil à l’exploitation familiale, qui a permis d’introduire des notions de gestion auprès des paysans : mieux gérer ses récoltes, anticiper ses besoins en trésorerie, travailler son prévisionnel de campagne en fonction de ses objectifs, etc.
Un réseau de paysans-formateurs est organisé pour apporter un appui de proximité à l’ensemble des membres de l’UROPC-M. «En tant que paysan-formateur, témoigne Missoude Yaovi Ignace, je forme et j’anime des groupes de producteurs sur différents sujets techniques et de gestion. J’accompagne aussi les adhérents à la collecte de leurs données par culture. On discute des analyses, et je les amène vers une prise de décisions pour améliorer leur campagne agricole. Sur ma propre exploitation, j’ai réussi à augmenter les quantités produites. Mais je ne suis pas le seul à voir des effets positifs. Parmi les agriculteurs que j’accompagne, plusieurs ont opté, par exemple, pour l’utilisation des fientes de poules par compostage, et ont ainsi bien diminué leurs coûts de production.»
Pour améliorer les productions
L’amélioration des productions est donc en bonne voie. Il reste, en revanche, du travail pour améliorer les circuits de commercialisation. La concurrence extérieure est rude pour la vente du maïs. L’UROPC-M doit vraiment réussir à maîtriser ses coûts de production pour être compétitive sur le marché local. Cependant, tous les membres ne sont pas en capacité de produire suffisamment pour vendre. Pour nombre d’entre eux, nourrir leur famille à partir de leurs productions reste la priorité. Et c’est pour aider ces familles vulnérables que l’UROPC-M lance un nouveau projet : développer les petits élevages de volailles. «Quand ils ont un besoin immédiat d’argent, faute de trésorerie disponible, certains producteurs vont vendre leur stock de réserve alimentaire et mettre leur famille en difficulté par la suite. Le petit élevage de volailles est la seule activité qui procure un revenu additionnel rapidement pour faire face aux besoins de la vie courante», explique Kodjo Noumonvi, coordinateur de l’UROPC-M.
Dans un premier temps, l’organisation paysanne souhaite soutenir financièrement cinquante producteurs dans la construction d’un poulailler et l’achat d’animaux. Ils seront formés techniquement, notamment pour l’alimentation et les soins à donner aux animaux. Un réseau de vétérinaires villageois sera également formé pour apporter un accompagnement de proximité aux éleveurs. Des circuits courts de commercialisation vont être développés, en particulier à destination de la capitale Lomé, qui est à moins de 20 km.
«Ils ont un projet qui tient debout, un projet très intéressant, dira Luc Allard, membre Afdi responsable du suivi de ce partenariat. Maintenant, nous cherchons les moyens de l’amener au bout.» Avec le soutien du Crédit agricole Brie Picardie et de son équipe de communication (mécénat de compétence), Afdi a lancé une campagne de collecte de fonds en ligne. C’est une première pour l’association, qui compte sur la générosité du public pour récolter suffisamment d’argent afin de lancer ce projet volailles.
Pour soutenir les paysans du Togo dans la création d’élevages de volailles, donnez en ligne : http://www.tudigo.co/produit/creer-des-elevages-de-volailles-au-togo
La plateforme de collecte Tudigo est spécialisée dans ce type d’opération. Une carte bancaire et quelques clics suffisent pour contribuer en toute sécurité au financement de notre projet. Ici et là-bas, on compte sur vous !
Pour découvrir le projet et rencontrer nos partenaires Togolais, rendez-vous aussi le 22 novembre à Beauvais : suivez l’actualité d’Afdi sur Facebook pour ne pas manquer cet événement !