Agroéquipements : le marché résiste à la crise
Selon Axema, le repli du marché français des agroéquipements devrait s’atténuer en 2016.
Le marché des agroéquipements a atteint 5,4 milliards d’euros en 2015, dont 1,6 milliard pour les seuls tracteurs agricoles.
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G. Souesme
Selon l’Union des industriels de l’agroéquipement (Axema), le marché français des agroéquipements a atteint 5,4 milliards d’euros en 2015, dont 1,6 milliard pour les seuls tracteurs agricoles. Sous l’effet conjugué à partir de septembre 2015, d’une reprise des importations et d’un effondrement des exportations, le repli du marché français a été moins important que la prévision initiale (- 3 % au lieu de - 11 %). C’est néanmoins la deuxième année consécutive de baisse après le pic de 2013 où le chiffre d’affaires de la profession avait atteint 6,6 milliards d’euros.
Pour l’année 2016, Axema s’attend à un nouveau repli de la production française de 4 % à 4,1 milliards d’euros en 2016. Mais en tenant compte d’une légère croissance des exportations de + 3 %, ainsi que de celle des importations (+ 4 %), le marché apparent (production - exportations + importations) s’établirait à 5,3 milliards d’euros, soit une nouvelle baisse de 1,8 % sur 2015.
Ces perspectives sont corroborées par l’enquête réalisée auprès des chefs d’entreprise réalisée en janvier 2016. Le climat conjoncturel est stable depuis deux mois. L’indicateur synthétique se maintient à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme. Concrètement, pour les machines et les équipements, le solde d’opinions des dirigeants est positif depuis le mois d’août 2015, situation qui ne s’était pas produite depuis l’été 2011, selon Axema. Ainsi ces perspectives laissent présager un redressement de la production de machines et d’équipements dans son ensemble dans les mois à venir. Pour les machines agricoles, cela pourrait se traduire par une baisse plus modérée de la production en 2016, de - 4 % après - 7 % en 2015.
Les responsables d’Axema ne cachent pas que la mesure de suramortissement décidé par les pouvoirs publics a favorisé des décisions d’investissement des agriculteurs ou a accéléré leurs achats fin 2015. Il pourrait en être de même en 2016, même si l’effet est plus limité. Reste que les perspectives d’une amélioration du revenu sont toujours en panne et que le redressement des cours des matières premières agricoles se fait attendre. Autant d’indices qui devrait mettre un bémol à une tendance plutôt encourageante.
Perspectives défavorables en Europe et dans le monde
L’indice du climat des affaires européennes montre que les prévisions pour la situation future sont toujours pessimistes. La proportion d’opinions négatives s’est toutefois réduite fin 2015 par rapport à 2014, laissant toutefois espérer un solde à l’équilibre début 2016, selon Axema. Les perspectives sont toutefois meilleures dans les pays méditerranéens suivis des pays scandinaves.
En revanche, les dirigeants interrogés prévoient une forte baisse du chiffre d’affaires dans les six mois à venir en Pologne, en Allemagne et dans les pays d’Europe orientale. Dans le monde, le repli des marchés américain et européen, la chute du Brésil, ainsi que la moindre croissance en Chine maintiennent l’indicateur synthétique du climat des affaires mondiales en position négative.