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Elevage bovin
Améliorer son bilan carbone et ses résultats, selon l’outil CAP’2ER

Réduire son impact carbone va en général de pair avec améliorer ses résultats technico-économiques. Pour aider les éleveurs à entrer dans une démarche de progrès, les filières d'élevage de ruminants ont développé l’outil CAP'2ER®. Quels résultats depuis 2015 ? Le point avec l’Idele.  

La réduction de l’IVV est un levier : gagner quinze jours pour un naisseur  engraisseur permet de réduire de 2,2 % l’empreinte carbone nette de l’atelier et d’augmenter la production de viande vive de 6 kgvv/UGB.
La réduction de l’IVV est un levier : gagner quinze jours pour un naisseur engraisseur permet de réduire de 2,2 % l’empreinte carbone nette de l’atelier et d’augmenter la production de viande vive de 6 kgvv/UGB.
© Pixabay

Évaluer l'empreinte environnementale de sa ferme et identifier des marges de progrès : c’est ce que permet l’outil CAP'2ER aux acteurs de l'élevage herbivore. «Depuis sa création en 2015, près de 30 000 diagnostics ont été réalisés dans toute la France», présentait Mathieu Velghe, de l’Idele (Institut de l’élevage), lors de la conférence grand angle viande donnée le 18 janvier. 250 ont par exemple été effectués en Hauts-de-France en 2022. Des clés de progrès sont données grâce aux références acquises.

L’intérêt d’aller vers le bas-carbone est prouvé : «En général, plus une exploitation améliore son bilan carbone, plus elle améliore ses performances techniques et économiques.» La ferme France «Life Beef Carbon» apporte de nombreuses contributions. Pour une exploitation de 122 ha et 82 vaches allaitantes, par exemple, comptez 428 personnes nourries par an, l’équivalent de 175 ha entretenus en faveur de la biodiversité, et 442 t de carbone par hectare stockées. 

Parmi les émissions de carbone d’une ferme d’élevage, en moyenne, 50 % proviennent de la fermentation entérique, autrement dit, du troupeau lui-même. «Là-dessus, on va pouvoir identifier des leviers de progression.»

Première action : la chasse aux animaux improductifs. Quelques conseils sont livrés. Toute vache qui perd son veau avant d’être mise à la reproduction, ou diagnostiquée vide, doit être réformée. Effectuer un tri des vaches suitées non mise à la reproduction et des vaches vides, les alloter ensemble et les alimenter avec les meilleurs fourrages pour démarrer, voire terminer leur engraissement avant sevrage. Réaliser des constats de gestation le plus rapidement possible (30-40 jours après la date d’arrêt de la reproduction).

Une reproduction à la loupe

La diminution de l’IVV (interval vêlage-vêlage) est à envisager. «Un passage de 390 à 375 jours pour un naisseur engraisseur charolais représente - 2,2 % d’émission de GES, et 2 600 € de gains, grâce à l’augmentation de la production de viande vive de 6 kgvv/UGB.»
Le vêlage groupé s’avère une pratique efficace. Réduire le délai entre le dernier vêlage et l’abattage est aussi pertinent. «Un passage de 340 à 280 jours représente - 7 % d’émission de GES, et une économie de 5 300 €.» Pensez alors au tri des vaches selon leur note d’état, et l’engraissement avant le sevrage. 

Augmenter le taux de finition, avec la finition des vaches de réforme, peut amener à – 6 ,7 % d’émission de GES, et une économie de 5 800 €. «Il faut être attentif aux rations d’engraissement, avec un démarrage à l’herbe par exemple.» La santé et la croissance des jeunes animaux est également à surveiller. «- 4 % de mortalité au moins 100 g/j de prise de poids, c’est - 3 % d’émission de GES, et une économie de 2 700 €. Les conditions sanitaires, la place dans le bâtiment et la surveillance sont primordiaux.» Enfin, la réduction de l’âge au premier vêlage est importante. «C’est possible en trente mois, très exigeant à deux ans. Tout dépend du système de l’éleveur.»

Précieuse herbe

La ration peut largement contribuer à améliorer les performances. Par exemple, pour un naisseur engraisseur de veaux, du méteil et des prairies temporaires à flore variée plus longues peuvent permettre – 8,9 % d’émission de GES, et une économie de 5 000 €. Tous les éleveurs qui témoignent sont d’accord sur le soin à apporter à l’herbe. «Il faut la raisonner comme une culture : pâturage tournant, optimisation de la fertilisation, réintroduction de légumineuses…»

Quant à la production d’énergie ? «Pour un éleveur, ça peut être très vertueux.» Selon la situation, des panneaux photovoltaïques, le bois énergie ou encore la méthanisation sont des exemples qui peuvent y contribuer. 

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