Assemblée générale départementale des Jeunes agriculteurs de la Somme
Elle s’est déroulée le 3 mars dernier, à l’auditorium du Crédit agricole d’Amiens. Coups de gueule et coups de cœur des JA.
Ce vendredi a commencé par une partie en huis clos, l’occasion pour le réseau d’aborder le rapport financier de l’année écoulée et d’exprimer les coups de gueule et coups du cœur du syndicat. En effet, sous forme vidéo, chaque canton a fait part de son ressenti, de ce qui lui avait particulièrement plu cette année, mais aussi ce qu’il n’avait pas apprécié du tout. Puis, sous la forme de leur choix, les jeunes ont abordé un thème qui leur tenait à cœur. Sketchs, vidéos, parodie étaient de la partie. Une chose est sûre : nos adhérents ne manquent pas d’imagination et encore moins d’humour !
Ce début de matinée a laissé place à l’intervention de Samuel Vandaele, secrétaire général des Jeunes agriculteurs. Il a répondu à diverses questions traitant de réglementation, de politique agricole, de foncier, d’installation, de conjoncture et, bien sûr, de syndicalisme. Le retournement des prairies, la
Pac 2020 et les propositions politiques qui seront faites au prochain gouvernement ont pris une place importante dans le débat. Samuel s’est surtout engagé à débloquer les dossiers installation encore en souffrance. Deux jours après son engagement, ils échangeaient déjà avec le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
L’assemblée générale s’est poursuivie, dans l’après-midi, en présence des représentants des organismes professionnels agricoles et des responsables politiques du département. Ensuite, le rapport d’activité de l’année a été présenté, rapport qui a permis de retracer tous les événements et actions mis en place au cours de l’année 2016 (1). L’originalité de cette année fut le rapport moral cité à trois voix, là où certains n’attendaient pas JA. La surprise n’a été que plus agréable, le déclic, voila ce que JA Somme souhaitait déclencher.
Déclic
D comme défi : «Un défi enfin pour toute l’agriculture samarienne. Quand je dis Agriculture, avec un grand A, ce n’est pas que les agriculteurs, mais également toutes les structures qui gravitent autour et qui n’ont de sens d’exister que grâce aux agriculteurs ! Nous sommes tous dans le même panier !» Elie Vermersch.
E comme engagement : «Nous, JA, nous avons souhaité rencontrer dès le début du mandat chacune des OPA du territoire pour s’assurer de la mise en place d’une politique forte et d’un engagement en faveur de l’installation. Comment concevoir, qu’aujourd’hui, nos outils, créés par nous agriculteurs, nous échappent ? Pourquoi, certaines orientations prises par nos OPA ne sont pas comprises par nous, adhérents ? N’en avons-nous pas assez de se battre pour une cause perdue ? Arrêtons encore après de se plaindre que les jeunes qui s’installent sont pluriactifs et deviennent ainsi des agriculteurs contemplatifs ! Arrêtons également de critiquer tous ces jeunes qui, finalement, délaissent les élevages au profit d’une simplification des systèmes ! Mais qui est en cause ? Toute la profession et pas que les générations qui arrivent ! Aujourd’hui, l’installation passe en partie par l’élevage ! Notre engagement, c’est surtout notre envie d’entreprendre !» Elie Vermersch.
C comme cohérence : «A l’heure où les difficultés persistent, que les trésoreries sont en souffrance, que les agriculteurs ont besoin d’un soutien financier, où sont les banques qui s’étaient engagées à nous accompagner ? Ces mêmes banques qui annoncent en assemblée générale des bénéfices astronomiques ! A qui profite le crime ! Nous, jeunes agriculteurs, nous nous sentons abandonnés, lésés et laissés pour compte ! Idem pour les coopératives ! Pourquoi les coopératives aujourd’hui investissent dans des d’autres secteurs en s’éloignant de leurs priorités plutôt que de redistribuer les résultats aux adhérents ? Le mal de l’agriculture est notre manque de compétitivité ! Travaillons dans le même sens, en cohérence, pour faire mieux.» Guillaume Clop.
L comme législation : «Comment ne pas aborder la législation et la lenteur administrative en assemblée générale des JA ? L’année 2016 a encore et encore été marquée par des retards de paiements en tout genre ! Notre syndicat national a souligné lors de la nomination de Luc Maurer, à la direction de la Draaf Hauts-de-France, que notre messie était arrivé. Notre «messie» semble légèrement avoir oublié le dossier installation. A quand le Comité régional installation ? A quand le déblocage des versements des DJA ? A quand l’élaboration des certificats de conformité et des décisions préfectorales pour l’obtention des aides ? A quand la mise en place de la nouvelle modulation de la DJA en remplacement des prêts bonifiés ?» Guillaume Clop.
I comme Installation : «JA … c’est l’Installation ! Le renouvellement des générations en agriculture est notre identité ! C’est tout l’enjeu de notre assemblée aujourd’hui !» Bruno Macron.
C comme cohésion : «Nous, jeunes, devons être cohérents ! Cohérents avec nos envies, nos volontés ! Créons de la valeur ajoutée ! Soyons curieux ! Formons-nous ! Ouvrons-nous l’esprit ! Ce n’est pas aux organismes agricoles de nous dicter la conduite à tenir, ni à nous de fixer un modèle agricole standardisé pour notre département… Chaque jeune doit être acteur de son projet par la curiosité, l’acquisition de compétences et de connaissances. Il est là le rôle de nos OPA : de nous accompagner !» Bruno Macron.
(1) A revoir sur le www.jeunesagriculteurs80.fr